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Crise économique : Le Cameroun est-il au bord du gouffre ?
(13/04/2009)
Le Fmi inquiet pour le Cameroun. Les conclusions de la dernière mission du Fonds monétaire international sont alarmantes.
Par Brice R. Mbodiam (Quotidien Mutations)
Le FMI est pessimiste quant à l'avenir économique du Cameroun qui selon eux, sera frappé par les effets de la crise.
Le FMI est pessimiste quant à l'avenir économique du Cameroun qui selon eux, sera frappé par les effets de la crise.
Le Fonds monétaire international (Fmi) a rendu public jeudi dernier, 9 avril 2009 depuis Washington, une déclaration du nouveau chef de la délégation du Fmi pour le Cameroun, Mauro Mecagni, au terme de la mission effectuée à Yaoundé du 26 mars au 9 avril 2009. Dans ce document, le Fmi conclut que le produit intérieur brut (Pib) du Cameroun, c'est-à-dire l'ensemble des richesses qui vont être produites à l'intérieur du pays au cours de cette année, va chuter à 2,5% contre 3,4% en 2008. Cette baisse de près de 1%, le Fmi l'impute à plusieurs éléments en rapport avec la crise économique mondiale, qui, indique cette institution financière internationale, " affecte le Cameroun à travers plusieurs canaux ".

Il s'agit d'abord des prix du pétrole brut qui sont au plus bas (moins de 50 dollars) depuis la fin de l'année dernière, après avoir atteint des pics historiques de près de 150 dollars entre juillet et octobre 2008. A titre d'exemple, dans ses prévisions budgétaires de 2009, le gouvernement camerounais a budgétisé à 62 dollars le baril de pétrole brut, qui se vend depuis plusieurs semaines à 47 dollars. Il ressort de cette statistique un gap de 15 dollars par baril, qui doit être comblé pour pouvoir atteindre les objectifs budgétaires qui ont été fixés.

Ensuite, analyse encore le Fmi, " la faiblesse de la demande mondiale est visible dans les secteurs du bois, du coton, du caoutchouc et de l'aluminium ". L'on se souvient en effet que les exploitants forestiers étaient les premiers opérateurs économiques à tirer la sonnette d'alarme l'année dernière, dès le déclenchement de la crise financière internationale, qui s'est aujourd'hui muée en crise économique mondiale.

Revendications

A cette époque, un syndicat de cette corporation, dans un mémorandum adressé au gouvernement, revendiquait des pertes de 40 milliards de Fcfa au troisième trimestre 2008, suite à l'annulation de plusieurs commandes par des partenaires américains et européens frappés par la baisse de la consommation du bois. De sources douanières, le parc à bois du port autonome de Douala est de plus en plus saturé du fait de la baisse des exportations de bois, ce qui laisse croire que les pertes déclarées plus haut se sont accrus. Dans le secteur de l'aluminium, si les consommateurs de la tôle soufflent depuis quelques mois avec la baisse du prix de la tôle de 3 mètres qui est passée de 7100 à 6300 Fcfa dans les quincailleries, la société Alucam, unique producteur de l'aluminium au Cameroun, traverse certainement une mauvaise passe.

Elle qui est désormais obligée, à cause de la baisse généralisée des prix des matières premières sur le marché international, de vendre son aluminium moins cher que d'habitude. Ce fléchissement des prix à l'international, dont le corollaire est inéluctablement la réduction des bénéfices, a-t-il sa part de responsabilité dans le ralentissement du projet d'extension de l'usine Alucam d'Edéa ? En tout cas, comme pour le projet sus mentionné, le Fmi constate simplement dans ses conclusions que le " le durcissement des conditions de financement extérieur a occasionné de retards dans le démarrage des projets d'investissements importants, notamment dans le secteur minier ".

Urgence signalée

" [i La mission recommande que les autorités [camerounaises] restent vigilantes par rapport aux risques d'une détérioration plus importante que prévue de la situation] ". Cette phrase de la déclaration finale de la récente mission du Fmi au Cameroun est lourde de signification. Elle est une invitation au gouvernement camerounais à prendre dès à présent les mesures adéquates pour que l'économie camerounaise ne plonge pas complètement, sous la pression de la crise économique mondiale. Mais, ne pas plonger davantage ne signifie-t-il pas aussi panser d'abord les plaies actuelles que laisse la conjoncture internationale sur l'économie camerounaise?

La question est d'autant importante que depuis le déclenchement de la crise du logement aux Etats-Unis, laquelle a finalement fait le lit d'une crise économique mondiale, l'on a d'abord entendu les autorités camerounaises nier toute incidence de cette conjoncture internationale sur le Cameroun, avant de se raviser plus tard en reconnaissant que notre pays subit de plein fouet ce phénomène planétaire. Mais depuis lors, rien n'a été dit sur ce qui est en train d'être fait pour prévoir les dégâts que causerait cette crise sur l’économie et les finances publiques.

L'on est par exemple curieux de savoir comment le Cameroun va faire pour combler le déficit budgétaire que va lui imposer la baisse drastique du prix du baril du pétrole brut, qui est vendu à 47 dollars alors qu'il a été budgétisé à 62 dollars. Ni même de quelle manière sera financé le déficit des recettes douanières consécutives aux manques à gagner suite aux Ape. si le Fmi pense que " le déficit qui en résultera peut être financé avec l'épargne constituée grâce à la gestion prudente des plus-values sur recettes pétrolières réalisées dans les années passées ", il n'est pas futile de se poser la question de savoir si ces "plus-values" qui ont été gérées de façon "prudente" sont d'un volume capable de supporter toutes les sollicitations qui sont celles du gouvernement camerounais en ce moment en matière d'investissements.

Le cas échéant, le gouvernement camerounais, qui sort d'un endettement lourd, va-t-il renouer avec cette pratique, eu égard aux facilités d'octroi de crédit prescrites aux institutions financières internationales au terme du récent sommet des 20 nations les plus riches du monde. Qu'est-ce qui est fait pour le secteur privé, qui subit également la crise, et dont les plaintes sont de plus en plus nombreuses ? Les réponses à ces préoccupations qui taraudent l'esprit de nombreux Camerounais font également partie de "la transparence et la disponibilité des informations sur les opérations budgétaires" que le Fmi a à nouveau prescrit aux autorités camerounaises au cours de sa dernière mission dans notre pays.


Source: Quotidien Mutations


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