Van Persie a ouvert la marque pour les Pays-Bas
Le Cameroun disputait pour l'honneur son dernier match de poules face aux Pays-Bas, étant déjà éliminés. Un match de gala entre deux équipes dont la qualification était déjà perdue ou acquise qui était tout de même important, la Hollande cherchant la première place et le Cameroun tenant à sortir la tête haute.
Opération réussie pour les Pays-Bas et échec pour les lions indomptables qui malgré un bon match finissent sur une défaite et sortent pour la première fois de leur histoire d'un mondial avec aucun point de pris. Les lions indomptables n'avaient jusqu'ici jamais perdu leur premier match ni été éliminés au bout de deux rencontres. Trois records sont donc tombés cette année, les lions faisant pire que l'édition de 1994 qui avait inscrit 3 buts et pris un point, 1 but et 1 point de plus que les lions de cette année.
Un match qui sera passé presque inaperçu, la déception de l'élimination étant trop grande, mais qui aura tout de même permis de tirer quelques enseignements, les tendances vues depuis des mois confirmées jusqu'au bout.
Samuel Eto'o a réduit la marque sur penalty
Tout d'abord, la défense camerounaise aura jusqu'à la fin de la compétition été à la peine, facilement mise en défaut sur les ballons aériens et / ou en profondeur, et perdue face aux combinaisons adverses. L'énième remaniement de Le Guen de ce côté, qui a fait Mbia revenir dans l'axe et Geremi reculer d'un cran n'aura rien changé ou plutôt aidé à ces manques d'automatisme qui auront permis à tous les adversaires des lions de se régaler : depuis Janvier, dans seulement deux matchs sur douze la cage sera restée inviolée, et dans sept matchs le Cameroun aura pris au moins deux buts.
L'idée aussi aura été confirmée que le 4-4-2 sied mieux aux lions que le 4-3-3, car on aura vu pour la première fois un jeu bien en place, avec une circulation de balle plutôt fluide, une prestation perfectible dans l'animation mais déjà prometteuse.
Le Guen avait choisi un milieu à quatre Bong et Nguémo sur les côtés, Makoun et Chedjou dans l'axe, le Lillois remplaçant Alexandre Song blessé à l'échauffement, Mandjeck et Eyong Enoh étant indisponibles.
Le Lillois aura aussi confirmé que son replacement en défense centrale comme à Lille n'était pas le choix le plus judicieux : au milieu de terrain, on a revu le Chedjou des J.O. 2008 de Pékin : après un début de match timide, le dogue a pris ses galons, et montré de bien belles choses pour son premier match en coupe du monde.
Aurélien Chedjou, ici à la lutte avec Van Persie, a été le meilleur Camerounais sur le terrain
Une performance appréciée d'ailleurs par Patrick Mboma qui commentait le match du côté de Canal+ et qui a déploré que Chedjou joue en défense centrale avec son club. Sur le terrain en tout cas, le jeune Nordiste aura été le meilleur homme, avec de très bonnes prises de balles et de bonnes orientations dans le jeu. Dommage que Jean II Makoun et Landry Nguémo, très volontaires n'aient pas eu la même précision.
Devant, Choupo-Moting avait retrouvé une place de titulaire et aura été plutôt appréciable dans les déplacements et dans la volonté de bien faire, peut-être un peu trop altruiste parfois. Entré à la place d'un Gaëtan Bong plutôt discret, Vincent Aboubakar aura lui tenté de faire la différence tout seul, avec des tentatives de loin qui ne s'imposaient pas. Le néo Valenciennois aura montré du talent dans ses deux apparitions mais un peu trop de précipitation dans les gestes.
En ce qui concerne le capitaine, on a vu de très belles choses et retrouvé le Samuel Eto'o percutant qui avait disparu depuis 2006, mais avec la manie parfois agaçante de trop conserver le ballon au détriment du jeu. Au fur et à mesure que les minutes passaient et que la lucidité cédait à la fatigue, le jeu du capitaine s'est érodé, et il a perdu beaucoup de ballons.
Au final, le Cameroun termine sur une défaite qui tombe peut-être à point et rappelle qu'il reste y a du travail et qu'il faut maintenant passer à l'heure de la (re)construction ; donnée favorite depuis maintenant 6 ans à chaque compétition à laquelle elle participe, le Cameroun n'aura atteint la finale qu'en 2003 à la coupe des confédérations et en 2010 à la coupe d'Afrique des Nations. Il faudrait peut-être avoir une mentalité de petite équipe et de partir de quasiment rien pour bâtir une équipe pour les échéances proches, puisque qu'il y aura les CAN 2012 et 2013 qui viendront très vite.
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