Cotonsports qualifié pour la finale de la Ligue des Champions
Historique ! Il l’a fait, Cotonsport de Garoua va jouer la
onzième finale de la champion’s league africaine de football. En match retour
des demi finales samedi dernier au Roumdé Adjia de Garoua, la meilleure équipe
camerounaise de cette dernière décennie, a littéralement laminé son adversaire.
Quatre buts à zéro, c’est le score d’une rencontre où les joueurs camerounais
n’ont laissé aucune chance aux visiteurs. Le premier coup de semonce est
intervenu à la 24è seconde du jeu. Sur une ouverture lumineuse de Oumarou Sanda,
la frappe, lourde de Ndzana Kana, ne laisse aucune chance à William Manyeatera,
le portier du club zimbabwéen. A l’image de son équipe, dépassée par les
événements, le dernier rempart capitulera encore par trois fois (53è, 66è et
77è). Déjà au match aller, le Power Dynamos de Hararé avait dû plier l’échine, 0
but contre un sur ses propres installations. Grâce à cette victoire (5-0 au
terme des deux rencontres), le club camerounais accède enfin en finale de cette
compétition après plusieurs tentatives infructueuses. Et permet au Cameroun de
rompre avec une période de disette qui dure depuis … 21 ans.
La dernière apparition d’un club camerounais à ce niveau de la compétition
remonte en effet à 1981 lorsque Union sportive de Douala remporta ce qui était
encore la coupe des clubs champions. Certes Tonnerre de Yaoundé en 2002 et
Cotonsport en 2003 échouèrent entre temps en finale d’une compétition africaine,
mais c’était dans le cadre de la coupe de la Confédération africaine de
football, une joute bien moins prestigieuse que la champion’s league. Sur un
plan interne, Cotonsport vient de briser ce qui apparaissait aux yeux de
plusieurs comme un véritable signe indien. Depuis sa création en 1986 et
singulièrement depuis qu’il a accédé en première division, le club avait du mal
à s’imposer sur le plan africain comme un vrai poids lourd. En contradiction
flagrante avec ses performances sur le plan local. En 22 ans d’existence, dix
titres de champion dont cinq d’affilée, deux doublés consécutifs
(coupe-championnat), le club a affolé les compteurs, se rapprochant
dangereusement des monstres sacrés tels le Canon de Yaoundé, Union de Douala ou
encore Tonnerre de Yaoundé. Au point que ses échecs internationaux l’ont donné
le surnom de Lyon… camerounais, en référence au club français, sextuple champion
de France, mais au palmarès international vierge.
Coup d'essai, coup de maître ?
L’accession à ce niveau de la compétition marque donc une rupture importante que
ses fans camerounais savourent avec délectation, en attendant un éventuel
couronnement continental qui n’a plus seulement les contours d’un rêve. La bonne
performance de Cotonsport est due à une conjoncture favorable dont l’un des
facteurs important est sans doute les efforts fournis par la fédé pour arrimer
le saison locale au calendrier international. Plusieurs fois appelé, jamais élu,
le club nordiste a eu cette fois-ci le temps de se consacrer à cet objectif, son
dernier titre (le dixième) de champion en poche, en attendant l’échéance de la
coupe du Cameroun. Mais cet exploit sportif est aussi le résultat d’un groupe
arrivé à maturité, faits de joueurs expérimentés et de recrues ciblées. Enfin,
comment ne pas évoquer les efforts d’un management qui a su se débarrasser des
oripeaux de la médiocrité ambiante grâce à des ajustements basés sur une vision
tournée vers la performance sportive.
Pour sa première participation en phase de poule en 11 ans d’une compétition
réformée, Cotonsport fera-t-il de ce coup d’essai, un coup de maître ? C’est
tout le mal qu’on lui souhaite, car la tâche ne sera pas facile devant un
adversaire comme Al Ahly d’Egypte qui vise avec cette finale, un sixième trophée
continental. En attendant, ne faisons pas la fine bouche et savourons cette
belle performance.
Source : Le Messager
|