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Corruption : Le Cameroun fait du sur place
(10/12/2008)
Programmes nationaux de lutte, comités et cellules du même acabit n'ont pas réussi à juguler le phénomène.
Par Mutations (Dorine Ekwè)
La corruption fait des ravages au Cameroun
La corruption fait des ravages au Cameroun

"Quand on est un patriote, on refuse la corruption" lançait hier, mardi 09 décembre 2008, le président de la commission nationale anti-corruption (Conac) Paul Tessa en son siège au Palais des congrès de Yaoundé. C'était à l'occasion de la célébration de la 6ème édition de la journée mondiale de lutte contre ce fléau. Selon lui, tout Camerounais patriote ne se laissera pas emporter par cette pratique négative. Pour appuyer son propos, l'équipe de la Conac a distribué au public une copie commentée de l'hymne du Cameroun. Histoire, disent-ils, de raviver la flamme et unir les générations tout autour ainsi qu'autour des autres symboles de la République afin de renforcer le sentiment patriotique et citoyen.

En attendant que cette flamme prenne véritablement, plusieurs interrogations subsistent quant à l'efficacité des actions mises en place dans le cadre de la lutte contre la corruption au Cameroun. Mais surtout, on s'interroge sur l'efficacité des actions menées par ces comités et cellules ministérielles mises sur pied dans le cadre de la lutte contre la corruption au Cameroun car, se souvient-on, en 1998 et 1999 lorsque le Cameroun occupe la première place au classement mondial des pays les plus corrompus de l'Ong allemande Transparency International, les dirigeants ont le poil hérissé mais continuent pourtant de pratiquer la politique de l'autruche. Bien que quelques timides actions aient été engagées ici et là (le lancement en mars 1998 de la campagne nationale contre la corruption placée le thème: "La corruption tue", et la création en août de l'année qui suivait d'un comité ad hoc chargé de coordonner les stratégies de lutte contre la corruption, placé sous la présidence du Premier ministre Peter Mafany Musonge), en 2000 et 2001, le pays est en effet classé 6ème et 7ème par l'Ong.

Face à cet "affront", et après quelques protestations, le gouvernement camerounais met sur pied un comité ad hoc chargé de coordonner le travail des observatoires et cellules de lutte contre la corruption. Pour quel résultat ? Aucun, pense savoir Joseph Marie Eloundou, président de la plate-forme de la société civile du Cameroun. Il affirme en effet : "ces institutions ne peuvent pas lutter efficacement contre la corruption tant que l'article 66 de la constitution camerounaise, qui demande que toute personne nommée à un poste de gestion déclare ses biens, ne sera pas appliquée. Pour éradiquer ce phénomène, il faut une réelle volonté politique sinon, les institutions comme l'Anif, la Conac, le programme national de gouvernance ou les cellules de lutte contre la corruption installées dans les ministères, qui sont elles-mêmes gérées par des personnes corrompues, ne pourront pas avancer".




Equité

Ce que soutient Charles Nguini, président de la représentation Camerounaise de Transparency international. "Nous nous interrogeons sur l'efficacité de toutes ces mesures tant elles semblent isolées et dénuées de tout fondement pédagogique et curatif à même de proposer des solutions au grave problème qu'est la corruption ", écrit-il en ouverture du bulletin d'information de l'organisation. Interrogé hier sur la question, il poursuit : "Nous reconnaissons que depuis quelques années, l'évolution a ralenti. Les gens ont peur mais, au Cameroun, on combat mal la corruption en créant des comités qui n'ont pas de moyens de fonctionnement et qui se retrouvent à faire des choses qu'elles ne devraient pas. Par ailleurs, le problème c'est aussi l'absence d'un cadre normatif qui fixe le cap pour tout le monde. Ce qui est dommage c'est qu'au Cameroun, on pense que l'on va combattre la corruption par le bas alors qu'il faut sanctionner systématiquement par le haut. Ce n'est qu'à ce prix-là qu'on en viendra à bout."

C'est dans ce sens que Paul Tessa a lancé au cours du point de presse organisé hier par ses services : "C'est dans les esprits que naissent les pratiques de corruption et c'est dans ces mêmes esprits que doivent être cultivées les graines de l'éradication de la corruption ". Ce qui passe, pense-t-il, par une bonne assimilation de plusieurs passages de l'hymne national notamment "te servir que ce soit leur seul but pour remplir leur devoir toujours !" ou encore " Nous travaillons pour te rendre prospère ". Cette assimilation ne se fera malheureusement pas de façon aussi simple car, il y a quelques années, en 2000 notamment, dans son discours à la nation du 31 décembre, le président de la République, Paul Biya, le disait déjà: "Ce n'est pas une tâche facile, car le mal s'est profondément enraciné dans les habitudes à la faveur de la crise économique. Le gouvernement s'efforce d'appliquer des stratégies de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption".

Soure : Mutations






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