L'invitation faite aux médias pour couvrir le conseil de cabinet du premier ministre a été annulée.
Il était 10h35 quand les gendarmes commis à la sécurité des lieux indiquaient à nouveau à quelques journalistes que " [i la presse privée ne peut pas couvrir les conseils de cabinet. Est-ce que vous êtes souvent admis à [couvrir] les conseils ?] " s'est justement interrogé un des gendarmes filtrant les entrées alors que la première réunion de l'équipe à Philemon Yang allait se retrouver pour la première fois hier jeudi 9 juillet 2009.
La surprise qui se lisait sur le visage du gendarme n'était pas feinte. Dans les services du Premier ministre en effet, un de ses collaborateurs, Fritz Ebelle, a expliqué plus tard que la présence des journalistes à l'immeuble Etoile était le résultat d'un malentendu. " Dites à votre reporter de revenir. En fait, la salle est trop petite ", a expliqué le fonctionnaire. Pourtant, une heure et demie avant, c'est bien de la cellule de communication des services du Premier ministre que certaines rédactions de Yaoundé avaient reçu une invitation à venir, tout à fait officiellement, et pour la première fois, rendre compte de cette rencontre ministérielle mensuelle.
Sur place pourtant, le mur qui sépare les médias [en dehors de la Crtv et de Cameroon tribune] des informations institutionnelles était aussi solide qu'auparavant. Le défilé au compte-gouttes des " journalistes de la presse privée " s'est donc finalement avéré inutile. Armand Okol, de la télévision Vision 4, a eu beau faire intervenir quelques connaissances de l'intérieur, rien n'y a fait. Parlant à la personnalité sollicitée à l'intérieur de l'immeuble pour faire sauter le verrou qui préserve le Premier ministre et ses ministres de la presse privée, le journaliste a témoigné : " [i [Il] a dit aux gendarmes de demander à la sécurité si cela était possible, mais ils n'étaient pas informés] ".
Mieux, le téléphone interne qui aurait pu permettre aux gendarmes de prendre éventuellement des instructions ne fonctionnait point. Au grand dam d'autres usagers également recalés à l'examen d'entrée à l'immeuble Etoile pour cause d'habillement inapproprié : " On n'entre pas ici en jeans ", a en effet expliqué un gendarme à un usager - qui se présentait comme un ancien employé de la maison pour amadouer l'homme au béret rouge. L'obligeant à attendre sur le chemin d'entrée, la personne demandée avec qui il avait rendez-vous.
Source: Quotidien Mutations
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