Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Comment le gouvernement a stoppé les casses
(11/11/2009)
Cameroun: Les zones détruites attendent toujours d’être viabilisées.
Par Pierre Célestin Atangana (Quotidien Mutations)
Les nations unies ont eu raison des casses de Tsimi Evouna.
Les nations unies ont eu raison des casses de Tsimi Evouna.
Le quotidien des commerçants et de certains habitants de la capitale a été rythmé tout au long de l'année 2008 par des casses à 'intensité variable. Ces démolitions menées par la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), ont alimenté la polémique dans les médias et parmi les organisations de défense des droits de l'homme. Ce d'autant plus que la communication autour des différentes opérations étaient jugée inopérante, voire inexistante, et les sites de recasement pas toujours identifiables.

La détresse des populations déguerpies du quartier Ntaba à Yaoundé, a occasionné une chape d'émotion dans les esprits. Prises au piège des engins de la communauté urbaine de Yaoundé, les populations des quartiers ayant subi les assauts répétés des caterpillars de Tsimi Evouna, ont été réduites à l'errance. Pleurs, cris et gémissements des populations, ont fini par atteindre le cœur des organisations de défense des droits de l'homme. Le collectif des anciens habitants de ce quartier rasé décide même de faire un sit-in devant les services du Premier ministre dans le but d'attirer l'attention de la communauté nationale et internationale sur leurs conditions de vie. La mobilisation, les premiers jours, est restée sans effet.
De nombreux observateurs seront d'autant plus choqués que cette vague de déguerpissements assortis de casses que celles-ci se sont déroulées quelques jours avant l'arrivée du Pape Benoit XVI au Cameroun. Face aux critiques et à la désolation des vendeurs à la sauvette, le délégué du gouvernement trouvera pourtant des mots pour expliquer que ces destructions massives n'ont rien à voir avec la visite du Souverain pontifie à Yaoundé.

Nations unies

Cela, proclame "homme sec", était inscrit bien avant dans le programme d'assainissement de la cité capitale. Mais le feu de la polémique ne s'éteindra point. Les journalistes des médias étrangers venus couvrir la visite du Pape y trouveront du grain du moudre. Des reportages mettant en évidence le désarroi des commerçants feront ainsi le tour du monde. Ecornant bien évidemment l'image du Cameroun. Après le départ du chef de l'Etat du Vatican, les victimes de casses ne lâcheront pas du lest. D'aucuns vont ainsi engager des parties de cache-cache avec la police municipale. A leurs risques et périls.
Les clameurs de protestation iront jusqu'aux services du Premier ministre d'alors, Ephraïm Inoni. Hilaire Kamga de l'Ong Ndh (Nouveaux droits de l'homme) déclarait alors que, " ces casses ont déjà fait plusieurs victimes dont plusieurs morts et environ 3 000 sinistrés. Des situations qui sont une violation des droits de l'homme. D'autant plus que la majorité de ces populations n'ont reçu aucune proposition de logement de la part des casseurs ".

C'est ainsi que suite aux plaintes des victimes, et aux nombreuses actions coup de poing démesurées, qui ont déstabilisé des familles, et déconstruit des destins, la Commission des droits de l'homme des nations unies, représentée par le Centre des nations unies pour les droits de l'homme la démocratie en Afrique centrale (Cnudhd), basé à Yaoundé, saisit le délégué du gouvernement au mois de juillet 2008.
Dans cette correspondance aux allures d'interrogatoire, le Cnudhd veut s'enquérir des mesures mises en œuvre pour la préservation des droits des déguerpis des quartiers de Yaoundé. Sept centres d'intérêts constituent la trame des questions auxquelles le délégué du gouvernement Gilbert Tsimi Evouna, doit apporter des réponses. Celles-ci concernent les mesures préventives à la démolition, le recasement des victimes des casses de Yaoundé, l'information des cibles des déguerpissements par la communauté urbaine, les critères de démolition et le repérage des sites à déguerpir, les efforts entrepris pour le recasement des populations, et le destin réservé aux sites déguerpis.

Instructions

Les réponses apportées par le délégué du gouvernement n'ont pas semblé convaincre les responsables du Cnudhd. La primature se saisit du dossier après que la présidence de la République, a été interpellée au sujet de la situation des personnes victimes des casses dans la ville. A l'issue d'un conseil de cabinet, Ephraïm Inoni, Premier ministre d'alors, sur instruction du chef de l'Etat, interdit formellement les casses dans la ville de Yaoundé, et des mesures sont prises pour éviter à l'avenir des situations d'inconfort aux populations. Inoni Ephraïm prescrira en tout cas la pédale douce et surtout la concertation au délégué du gouvernement, Gilbert Tsimi Evouna. Celui-ci devra désormais requérir la signature du Pm avant d'entreprendre des opérations de démolitions dans la capitale. D'aucuns y ont vu le début de la fin de "l'élan dévastateur" de la Communauté urbaine. Désormais, avant toute opération de déguerpissement des populations, la Communauté urbaine de Yaoundé devra au préalable informer les populations longtemps avant, et préparer des sites de recasement.

Rappelée à l'ordre, la Communauté urbaine a entendu raison, et les populations sur qui des pressions et des menaces de déguerpissement pesaient, ont retrouvé plus ou moins de sérénité. " Au niveau de la route Etoa Meki, les populations de ce côté n'avaient pas encore été notifiée de la démolition de leurs habitations, quand l'engin est arrivé. Elles ont protesté, et la Communauté urbaine a marqué leurs domiciles d'une croix, en indiquant qu'elles avaient trois jours pour partir. Le lendemain, l'engin n'est plus revenu ", explique un habitant de Ntaba. Certains ayant pris peur, n'ont pas attendu le retour de l'engin pour déguerpir. D'autres continuent d'attendre le passage de la " main de fer " pour s'en aller. Le temps d'un conclave à la primature, les cibles ont changé. Le délégué a mis les gaz sur les marchés où, la main de fer a engagé une nouvelle croisade contre l'incivisme urbain. Avec un égal bonheur.


Source: Quotidien Mutations


Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
cessation des casses  tsimi evouna  yaoundé  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site