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Cinquante sept pour cent de Camerounais ont accès à l'eau potable
(01/04/2009)
Cameroun: A l'importante demande s'opposent les moyens d'approvisionnement variés et l'ampleur des maladies hydriques.
Par Lazare Kolyang (Quotidien Mutations)
Plus de la moitié des camerounais ont accès à l'eau potable.
Plus de la moitié des camerounais ont accès à l'eau potable.
Au lendemain de la célébration, le 22 mars de la journée mondiale de l'eau, Mutations n'a pas encore étanché sa soif. Une soif qui se justifie tant la question de l'eau reste primordiale dans le vécu des populations. Du fait d'un grand clivage entre les villes et les campagnes. Mais aussi entre le Sud -située dans une région où la pluviométrie est abondante et le Nord du pays, située en zone sahélienne le problème de l'eau se pose au Cameroun avec acuité. Dans ce contexte, comment s'approvisionnent donc les Camerounais, des villes et des campagnes ? Quels sont les besoins réels en eau potable ? Comment fonctionnent les différentes entreprises impliquées dans la production et la commercialisation de l'eau ? Et comment ne pas évoquer le marché des eaux minérales, quoique réservé à quelques privilégiés qui peuvent ainsi se considérer comme à l'abri des maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Autant d'interrogations qui ont amené Mutations à plonger dans un océan de réalités où la navigation ne se fait pas toujours en eaux calmes.

Le passage de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) entreprise publique, à Camwater et à la Camerounaise des Eaux) est venu changer les habitudes des abonnés de cette société de production, de distribution et de commercialisation de l'eau au Cameroun. Après l'appel d'offres, la commercialisation de l'eau, aboutissement d'un long processus est revenue aux Marocains de l'entreprise Onep qui fonctionne sous le nom de la Camerounaise des Eaux. Lancé en 1999, le processus de privatisation de la Snec avait d'abord été déclaré infructueux en septembre 2003 : les négociations entre le gouvernement et Ondéo services (l'adjudicataire provisoire) n'ayant pas abouti. Un nouveau schéma institutionnel a, ensuite, été adopté, prévoyant sur une durée de 20 ans, la mise en concession du service public d'eau potable dans les six principaux centres urbains du pays, l'affermage de ce même service dans les autres centres urbains déjà desservis par la Snec et l'extension du réseau à une centaine de nouveaux centres secondaires dans le cadre également d'un affermage, les uns et les autres étant confiés à un même opérateur privé issu de la privatisation de la Snec.

Et contrairement à ce qui s'est passé avec la privatisation du secteur de l'énergie électrique, les équipements dans le cas de l'eau sont restés dans le patrimoine de l'Etat, Camwater étant le garant de ces investissements. Mais au-delà de ce changement d'acteurs et de rôle, les besoins quant à eux n'ont pas changé. Ils sont même, au vu de la démographie galopante, de plus en plus importants. En remportant cette offre, l'Onep hérite d'un portefeuille de près de 220 000 abonnés, pour une population nationale estimée à quelques 16 millions d'habitants.

Touna Mama, conseiller spécial du Premier ministre, dans son récent ouvrage: " L'Economie camerounaise : Pour un nouveau départ ", dresse un tableau peu reluisant de la disponibilité de l'eau potable. " On estime à près de 48% la population rurale ayant accès à l'eau potable et à 77% la population urbaine en bénéficiant, soit une moyenne nationale de 57,8% ", indique t-il. Et dans la nécessité d'une vision stratégique prospective, l'auteur précise que " les perspectives dans ce secteur doivent se traduire par une fourniture continue et suffisante aussi bien sur le planh quantitatif que qualitatif. Les actions portées sur la qualité de l'eau en zone urbaine comme dans les communautés rurales permettront de réduire les maladies d'origine hydrique et favorisent l'éclosion de certaines activités de recherche et de développement liées à l'eau. Quantitativement, la politique de l'eau devra permettre de porter l'accès à l'eau potable à 75% au moins à l'horizon 2015 et à 100% à l'horizon 2025 ; entre autres, par la création de nouveaux aménagements d'hygiène, là où le besoin se fait sentir, et prioritairement dans les zones les plus défavorisées ".

Maladies hydriques

Mais là ne limite pas le rôle fondamental de l'eau. Elle conditionne tous les aspects de la vie humaine, depuis la santé et l'assainissement jusqu'à la nourriture que nous mangeons ; depuis notre environnement et nos écosystèmes jusqu'à l'industrie et à l'énergie qui alimentent le moteur de notre développement. Pourtant, cette ressource vitale est menacée. Des millénaires durant, la quantité d'eau à notre disposition est demeurée constante, ce pendant que le nombre de ses utilisateurs augmentait n'a cessé de croître. Les dynamiques mondiales telles que la croissance de la population, l'urbanisation, l'évolution de l'utilisation des sols et le réchauffement climatique font que des pressions concurrentes s'exercent sur cette ressource finie. En conséquence, concluent les experts, la quantité d'eau disponible pour chaque personne, outre qu'elle donne lieu à des inégalités de plus en plus marquées, va diminuant de façon spectaculaire.

Dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala, certains habitants de quartiers populaires doivent s'approvisionner dans des sources et les puits insalubres. Chaque année, au Cameroun (plus précisément la ville de Douala), l'on enregistre des dizaines de cas de choléra et des milliers d'individus souffrant de maladies diarrhéiques, consécutives à la mauvaise qualité de l'eau de consommation ou au manque d'assainissement. Heureusement que ces trois dernières années, le Programme d'investissement minimum d'urgence du gouvernement a permis la réhabilitation et le renouvellement de certains équipements ainsi que la remise à niveau de l'outil de production. Des efforts à saluer, parce que selon les chiffres donnés au cours de la 5è forum mondial de l'eau qui vient de se tenir à Istanbul en Turquie, un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et de 2,5 milliards à un système sanitaire décent.


Source: Quotidien Mutations


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