Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la Beac sous la pression directe du Fmi
La Beac sous pression du FMI : c'est ce qui ressort des différents échanges entre les deux institutions et du dernier sommet de la Cemac du 07 Juin, d'après le magazine Jeune Afrique.
En effet, suite aux nombreux dysfonctionnements de la Banque Centrale, notamment des opérations frauduleuses sur plusieurs milliards de francs CFA justement mis en lumière par Jeune Afrique, le FMI a décidé de suspendre ses décaissements aux Etats membres de la Cemac jusqu'à y voir plus clair.
L'information aurait été communiquée aux différents ministres des finances des six Etats ainsi qu'à Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la Beac par Antoinette Sayeh, directrice Afrique du FMI dans une lettre dont Jeune Afrique a obtenu copie.
Cette décision est lourde de sens pour les pays membres de la Beac, notamment le Congo Brazzaville et la Centrafrique qui devaient recevoir des paiements à fin Mai, voire voir leur dette annulée en cas de note positive attribuée par le Fmi quant au suivi du programme de développement. Concernant la Centrafrique, il s'agirait de près de 10 milliards de versements qui ont été suspendus par le Fmi. Situation d'autant plus critique que les élections présidentielles sont proches.
D'après Jeune Afrique, la décision du Fmi a inévitablement apporté des tensions qui ont rejailli lors du sommet étant donné que le seul état de la Cemac n'ayant pas de lien direct avec le Fmi et n'étant donc pas menacé par une suspension des décaissements est la Guinée Equatoriale, le pays de l'actuel gouverneur. Ce dernier aurait donc été accusé par ses pairs d'être à l'origine de l'incident.
a directrice Afrique du FMI, Antoinette Sayeh, ancienne ministre libérienne des Finances
Pour sa défense, Lucas Abaga aurait pointé du doigt certains responsables de la Beac ne lui ayant pas facilité la tâche ; ces derniers seraient ceux qui ont été évincés lors du dernier sommet suite justement aux pressions du gouverneur. D'après Jeune Afrique, qui cite des lettres dont elle a obtenu copie, les évincés sont surtout victime de leurs mauvaises relations avec Abaga Nchama.
Pour renouer avec le Fmi et surtout obtenir le plus tôt possible le rétablissement des décaissements, Antoine Tsimi, le président de la commission de la Cemac a été envoyé à Washington pour rencontrer la Libérienne Antoinette Sayeh. D'ici là, les pays de la Cemac devront se serrer la ceinture.
A voir :
Lettre d'Antoine Sayeh annonçant la suspension des décaissements aux pays de la Cemac, page 1
Lettre d'Antoine Sayeh annonçant la suspension des décaissements aux pays de la Cemac, page 2
|