Le président de l'Assemblée Nationale Camerounaise accusé de licenciement abusif.
Licencié par une décision signée le 5 septembre dernier par le président de l'Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, il est accusé d'avoir divulgué des informations à usage interne ou confidentielles " à la presse avide de sensation ". Une faute lourde qui lui vaut de perdre ses droits au préavis et aux indemnités. Au moment de son licenciement, il était en service à la Division de la documentation des archives et des recherches parlementaires. Après 16 ans de service, il est ainsi brutalement poussé dehors, sans aucun droit.
Les problèmes de Hamadou Oumaté commencent lorsqu'il reçoit, le 14 août dernier, une demande d'explication signée par le directeur adjoint de l'administration générale de l'Assemblée, Jean Daniel Yondou. Voici un extrait du texte dont Le Jour a pu se procurer copie : " Il m'est revenu qu'en dépit de l'obligation professionnelle qui vous incombe en tant qu'employé à l'Assemblée nationale, vous vous livrez à la divulgation des informations à usage interne ou confidentielles à la presse (… cf : la Tribune de l'Est n°366) dans le but de ternir l'image de la noble Institution qui vous emploie et de celle des hautes personnalités qui l'incarnent ".
Dans sa réponse, l'ex-employé nie les faits et affirme que c'est la demande d'explication qui l'informe de l'existence de la " Tribune de l'Est " n° 366 : " Peut-être vous trompez-vous de personne, car à ma connaissance, je n'ai aucun contact, ni accordé aucune interview ou fait communication dans un quelconque organe de presse ", souligne-t-il. Et dans une tentative de lever toute suspicion, il propose même une confrontation " soit avec le directeur de cet organe de presse (…) ou toute autre personne habilitée à connaître des faits de la communication dans l'organe de ladite presse ". Pour lui, il s'agit d'une cabale contre sa personne, d'autant plus que, souligne-t-il, il ne traite pas des dossiers administratifs concernant les recrutements des personnels de l'Assemblée nationale.
En effet, l'article de presse qui a servi de prétexte au licenciement de Hamadou Oumaté s'est intéressé aux recrutements à l'Assemblée nationale, une institution présentée comme une " entreprise familiale de Mr Cavaye Yéguié Djibril ". A titre d'illustration, une liste de 12 noms présentés comme des membres de la famille du Pan recrutés dans divers services à l'Assemblée est publiée. Hamadou Oumaté jure qu'il n'a rien à voir avec cette publication. La requête pour conciliation adressée au délégué provincial du Travail et de la Sécurité du Centre rapprochera-t-elle l'ex-employé de son employeur ?
Source: Le Jour Quotidien
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