“J’ai maître Mbouba Bakari, huissier de justice près la Cour d’Appel de
l’Adamaoua et les tribunaux de Ngaoundéré, soussigné ; donne citation à monsieur
Mohaman Toukour, né le douze juillet 1951 à Ngaoundéré, titulaire de la CNI No
107131967, officier d’état civil à Ngaoundéré 2ème pour
avoir
agi en marge de la procédure légale. Sieur Mohaman s’est rendu coupable des
faits de destruction, de complicité de vol et coupable d’abus de fonction et de
trouble de jouissance.
Attendu que ces actes sont prévus et réprimés par les articles 74, 97, 316,140
et 239 du code pénal ”.
Extrait de la citation directe
adressée au maire Undp de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 2e, le 14
septembre. Les plaintes contre le maire fusent de toutes parts depuis les casses
perpétrées par la commune au grand marché de Ngaoundéré, le samedi 30 août 2008.
Des sources indiquent que des autorités administratives n’avaient pas donné leur
onction à cette action.
Dans une autre plainte adressée cette fois au préfet de la Vina, l’avocat des
commerçants victimes dénonce les actes posés par le maire et attire l’attention
des autorités sur les pertes enregistrées. “ Le maire agit
contre la procédure légale et ne peut présenter de titre de propriété ni pour
lui-même, ni pour la commune de Ngaoundéré 2e. Attendu que l’attitude du maire
qui frustre la population est de nature
à créer des soulèvements, nous vous informons tout de même que des
marchandises de grande importance ont été volées ”, déclare Me Raphaël
Degoué. Approché, par la presse, le maire Mohaman Toukour, préoccupé par son
départ pour la Mecque, n’a pas souhaité s’exprimer sur la question. Mais un de
ses proches s’en défend “ Il ne pouvait pas se lever tout seul pour aller
casser le marché sans que le préfet n’ait donné
son quitus. Le maire a proposé une délibération municipale. Et le
préfet a été d’accord. Je ne conçois donc pas qu’aujourd’hui, le préfet nie cela
”.
Pour le préfet de la Vina, le maire ne cerne pas la différence entre déguerpir
et casser. “ La délibération qui m’a été présentée et que j’ai visé ainsi que
le gouverneur ne concernait pas les casses à l’intérieur du marché. Il parlait
du déguerpissement des abords des grandes avenues et boulevards ; du stade
Ndoumbé Oumar des marchés. Mais, il s’en est pris à des gens qui ont leurs
droits. La commune est responsable. Le maire n’a pas le droit de détruire les
lots, que son prédécesseur a attribués. Dans ce marché, 4 maires ont attribué
des lots, y compris lui-même quand il était maire de la défunte commune urbaine
de 1996 à 2002. Les gens à qui il a attribués ont aussi mis ces espaces en
valeur. Pourquoi n’a-t-il pas cassé ceux-là ? D’après la loi de 2004, il n’a
plus le pouvoir sur les marchés. Il devait poser le problème au délégué du
gouvernement et non d’agir comme il l’a fait ”, fait savoir Haman Daïrou,
préfet de la Vina.
La délibération municipale No 11/DM/CN2 du 18 janvier 2008 autorise le maire à
procéder sans délais au traçage des voies communales, au déguerpissement des
abords des grandes avenues et boulevards, du stade Doumbé Oumar, des
marchés de l’urbanisation et de la viabilisation des espaces verts de son
ressort territorial, et non de casser les boutiques à l’intérieur du marché.
Même si pour les proches de Mohaman Toukour, il n’est qu’au début de la
réalisation des promesses faites lors de sa campagne électorale. “ Le
maire nous avait promis de casser le grand marché pour protéger l’arbre sacré
”Litaie”. Et comme il a été élu, il ne fait que commencer la réalisation de ses
promesses ”, lance un conseiller municipal.
A Ngaoundéré, il ne fait bon d’appliquer la méthode Tsimi Evouna.
Source : La Nouvelle Expression
|