Aujourd’hui c’est la date butoir. Les locataires de la Cité municipale, appelée communément « Camp sic Tsinga » sont tenus de libérer. Les raisons évoquées par la Communauté urbaine de Yaoundé sont liées à la vétusté des bâtiments. Hier, sur les lieux, aux environs de 10 heures, il y avait de la tension dans l’air. Les locataires sont sortis des maisons pour rencontrer le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, venu sur les lieux s’enquérir de la situation : « em>Je me suis arrêté ici pour voir si les gens étaient en train de libérer et confirmer aux locataires qu’ils doivent partir. J’avais été clair. Bientôt on va sévir », a-t-il avancé.
Juste après le passage du délégué du gouvernement, aux environs de 10h 30, les locataires s’en prennent aux journalistes. Furieux, ils leur demandent de dégager les lieux. « Vous pouvez repartir avec votre délégué », a lancé une dame. Une autre dame, une veuve d’environ 40 ans, se lamente : « J’habite le camp Sic depuis 15 ans. Nous voulons le préavis et il n’y a pas de logement dans la ville. Nous ne savons plus où aller ». Plus loin, une voiture bâchée transporte le mobilier d’une autre locataire : « Je préfère vider les lieux. Je ne peux pas supporter que ma famille soit brutalisée par la CUY. Nous n’avons pas où aller pour le moment, mais on va se battre ».
Et pourtant, à la CUY, on confirme que cela fait bien longtemps que les locataires de la cité municipale de Tsinga ont été avertis.
Une sommation du délégué du gouvernement auprès de la CUY leur a même été signifiée avec les délais de libération des logements en mars 2008. « Pour des raisons sociales, la date a été repoussée, pour permettre aux enfants de terminer leur année scolaire », ajoute un locataire ayant requis l’anonymat.
Le directeur des Services techniques de la CUY, Arnauld Philippe Ndzana, affirme que les travaux de réhabilitation de la cité seront faits par la communauté urbaine. « Pour le moment, on ne sait pas encore quand ça va commencer », explique-t-il. Hier encore, certaines maisons se libéraient mais de nombreuses familles étaient encore là. Avec l’espoir qu’on leur donnera encore un autre délai.
Source : Cameroon Tribune
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