Le ministre camerounais de la communication, Issa Tchiroma Bakary a demandé une autopsie du corps de Bibi Ngota Germain, directeur de publication du journal Cameroun Express décédé dans la nuit du 21 au 22 Avril à Kondengui, la prison de Yaoundé. « Le gouvernement vient de prescrire l'ouverture d'une enquête judiciaire à l'effet de clarifier à la fois les circonstances et les causes de la mort de Ngota Ngota Germain Cyrille » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, alors qu’il se trouve actuellement en déplacement pour entériner des partenariats avec la France et les Etats-Unis en vue des projets d’établissement de la fibre optique au Cameroun.
Une réaction qui vient sans doute suite aux nombreuses polémiques et à la vive émotion qu’a suscitée la mort du journaliste ; si le corps ne présentait pas de traces visibles de violence ou de torture, la famille du défunt a affirmé qu’il n’avait pas reçu les soins adéquats.
Souffrant d’asthme et d’hypertension, il n’aurait pas reçu de permission pour être transféré dans un centre pouvant lui fournir les soins adaptés à son état de santé. « Les autorités pénitentiaires savaient que mon mari souffrait d'asthme et d'hypertension. Elles ne lui ont jamais fourni les médicaments nécessaires pour qu'il se soigne », a déclaré la femme du défunt à l’ONG Reporters Sans Frontières qui s’est aussi vivement exprimée sur le sujet : « Nous avions déjà fait part de notre inquiétude aux autorités camerounaises concernant l'état de santé de M. Ngota et de ses deux confrères. Nous leur demandons aujourd'hui de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès et de faire en sorte que les collègues du défunt, extrêmement fragiles physiquement et psychologiquement, ne soient pas victimes à leur tour des mauvaises conditions de détention ».
Des réactions similaires ont aussi été tenues par le Comité de Protection des Journalistes à travers la voix de Mohammed Keita, associé de recherches, le Syndicat National des Journalistes Camerounais et le ministère des affaires étrangères français qui a fait savoir son étonnement quant à la mort d’un journaliste en prison quelles que soient les fautes lui étant reprochées et a demandé que toute la lumière soit faite sur l’affaire de sa mort.
Le directeur de Cameroun Express avait été arrêté dans le cadre d’une affaire de faux et d’usage de faux, accusé d’être à l’origine d’un document diffamant la personne de Laurent Esso, secrétaire général de la Présidence de la République. Serge Sabouang et Roger Mintsa sont aussi détenus. Simon Hervé Nko’o, accusé d’être l’auteur pincipal dudit document, ne s’est pas présenté aux convocations dont il a fait l’objet.
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