L'insécurité est grandissante au Cameroun
                                                 												 
                                                L’affaire ressemble fort à un film d’action américain. Il 
        est environ 3h du matin ce 30 octobre 2008. Des hommes équipés d’armes d’assaut 
        débarquent à l’entrée sud de la ville de Yaoundé et posent des barricades sur la 
        route. Bloquant ainsi l’axe reliant Yaoundé et Douala, au niveau du quartier 
        Ahala. Les gros-porteurs généralement stationnés dans la zone sont alors pris 
        d’assaut. De même que les autres véhicules. Tout le monde est dépouillé. Argent, 
        bijoux, objets de valeur… Les assaillants ne laissent rien. Des victimes sous le 
        coup de l’émotion, des commerçants ruinés, et un mort. Un taximan qui a eu la 
        mauvaise idée de s’enfuir malgré la gravité de la situation. 
         
        L’opération dure près d’une heure chrono ! Les populations endormies dans leurs 
        chaumières ne s’en rendent même pas compte. C’est l’affluence des éléments des 
        forces de sécurité au matin qui attire leur attention. Une victime encore 
        présente sur les lieux assure qu’il s’agissait de coupeurs de route. “ Quand on 
        est arrivé, on se disait qu’il y avait un accident devant. C’est à ce moment 
        qu’un jeune homme apparaît à ma gauche et un autre à droite ”, se souvient T. 
        Fernand, assistant du conducteur d’un gros-porteur immatriculé CE TR 315 AA. Il 
        a juste le temps de se rendre compte que ces derniers sont armés. “ Allez, 
        descendez ! Contrôle zarguina [nom communément donné aux coupeurs de route dans 
        le Grand nord du Cameroun, ndlr], descendez ”, s’entendent dire Fernand et son 
        patron. Ils s’exécutent. “ Nous ne pouvions rien. Le chauffeur a ouvert sa 
        portière pour se rendre et on m’a pris ”, poursuit-il. 
  
                                                                                                 
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                                                Les “ zarguina ”, cinq au total selon les témoignages concordants, portent des 
        tenues de couleur verte. Certains affirment qu’il s’agit du treillis de l’armée 
        et d’autres croient avoir reconnu l’uniforme de combat de la gendarmerie 
        nationale. Quant aux armes, tout porte à croire qu’il s’agissait de fusil 
        d’assaut AK 47 et Kalachnikov. La besogne achevée, les bandits fondent dans la 
        nature. Là aussi, les témoignages divergent. Ils auraient pris la fuite par la 
        broussaille environnante alors que certains disent que les assaillants 
        disposaient d’un véhicule 4x4 garé non loin. “ Quand je me suis rendu compte 
        qu’ils sont partis, je suis resté couché par terre et j’ai appelé le 117 [numéro 
        d’urgence de la police, ndlr] ”, ajoute Fernand. 
         
        A sa grande surprise, les policiers le rappellent par deux fois ; lui posant des 
        questions sur la situation. Les policiers n’arriveront qu’une demi heure plus 
        tard. Après les bandits. Comme dans les films. Le préfet du Mfoundi se rend 
        aussitôt sur les lieux. Ainsi que d’autres hauts gradés des forces de sécurité. 
        Comme d’usage, une enquête est probablement ouverte. Mais le fait restera dans 
        les annales. Après les attaques des villes côtières et le Septentrion, les 
        bandes armées viennent maintenant narguer les autorités de Yaoundé à… Yaoundé, 
        alors que leur chef suprême prolonge son séjour suisse. Source : Le Messager
  
                                                												
                                                
  
                                                												
                                                
  
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