Il n’a pour seul vêtement que son caleçon. Il baigne dans du sang. Son crâne est fendu. Les deux mains presque amputées ne tiennent qu’à un fragment de peau. Ses avant-bras continuent de saigner malgré les bandages. Il a une blessure béante sur sa joue droite sous forme de trou. Le sang y jaillit abondamment. Une partie de ses lèvres a été arrachée. Il ne voit que d’un œil. Il a été conduit aux urgences de l’Hôpital central hier 24 mars 2008 en matinée.
Ces graves coups et blessures lui ont été administrés par son cousin. “ J’étais en train de défricher mon champ de concombres.
Il y avait un arbre inutile que je me suis mis à abattre. Comme les branches de l’arbre faisaient obstacle au passage, j’ai créé rapidement un autre passage pour ne pas gêner les passants. Je comptais nettoyer le passage à la fin de l’abatage de l’arbre ”, raconte la victime. “ Mon cousin qui était de passage m’a demandé pourquoi je barrais la route. Il m’a également fait comprendre que je travaille dans un champ qui ne m’appartient pas. Sachant que j’ai le titre foncier de ce terrain qu’il discute avec moi depuis plusieurs années, j’ai continué mon travail en silence ”, poursuit-il.
Il ne se doute pas de ce qui va suivre. “ Du haut de l’arbre où j’étais perché, j’ai reçu un violant coup de bâton sur les pieds. J’ai perdu l’équilibre et je suis tombé. C’est mon cousin Gouandji Richard qui venait de me frapper ”, relate-t-il. Il va alors s’ensuivre une bagarre. Manga Edzimbi Gaspar, père de dix enfants, est criblé de graves blessures.
“ Il m’a donné des coups de machettes sur le crâne. Comme je suis gaucher, il a essayé de me paralyser en coupant ma main gauche. J’ai saisi son pouce et je l’ai mordu. Il s’est alors jeté sur moi et m’a également mordu au visage. Puis il m’a asséné des coups au bras droit. J’essayais de me protéger lorsque après avoir saisi ma tête, il voulait me couper le cou. C’est à ce moment que je l’ai supplié de ma laisser la vie sauve. Par la grâce de Dieu, il s’est enfui. La dernière fois que nous avons bagarré en 1986, il m’a crevé l’œil gauche ”, se souvient-il. C’est après une heure d’horloge que son frère ayant entendu ses cris accourt sur les lieux et va chercher de l’aide. “ C’est le fils du chef du village voisin qui m’a transporté sur sa moto jusqu’en route. Et il a cherché une voiture pour m’emmener à l’hôpital ”, ajoute t- il.
Le geste de son cousin serait consécutif à un litige foncier. “ Le terrain appartenait à notre grand-père. Il me l’a légué avant sa mort depuis plus de 22 ans. Seulement mon cousin s’est toujours obstiné à dire qu’il en est le propriétaire. Il est soutenu par le chef du quartier ”, explique-t- il. La scène s’est produite à Vegbe I à environ quarante kilomètres de Yaoundé sur la route de Mbalmayo.
Source: Le Messager
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