Le drame a eu lieu non loin du cabaret situé au petit marché vers la gare de Penja.
Selon des témoignages concordants, il était environ 1h 30 dans la nuit de samedi 5 à dimanche 6 juillet, lorsqu’une patrouille de police débarque sur le lieu. Le jeune Sollis Mbami qui sirotait la bière en compagnie de ses amis, n’imaginait pas que c’était ses derniers instants sur terre. A leur arrivée au cabaret, les éléments du commissariat de police de Penja ont intimé l’ordre à tous les occupants de présenter leur carte nationale d’identité. Ce qui, d’après nos sources, a été fait sans anicroches. Après s’être fait identifié, Sollis Mbami aurait dit à ses amis qu’il rentrait chez lui. “ Et soudain un gardien de la paix a interpellé Sollis Mbami en lui disant : “ Toi-là, tu parles en tant que qui ? ” Sans laisser la latitude à Sollis Mbami de répondre, il a armé son Fal (Fusil d’assaut léger, Ndlr). Thomas Mbang, un autre jeune, a essayé de s’interposer, mais les coups de feu étaient déjà partis ”, raconte un témoin.
Sollis Mbami aurait reçu 3 balles dans la poitrine. Transporté à l’hôpital Saint Jean de Malte de Njombe, le malheureux rendra l’âme en chemin. Selon le médecin qui a constaté son décès, la balle l’a atteint au cœur. Après leur forfait, les éléments du commissariat de police de Penja sont allés s’enfermer dans leur unité. Certains témoins affirment que cette bavure policière a été commise en l’absence du commissaire de Penja qui était à Loum. “ Il n’est revenu à Penja que vers 3 heures du matin. Je l’ai rencontré et je lui ai expliqué ce qui s’est passé, mais il voulait absolument me convaincre que Sollis Mbami n’était pas encore mort. Il m’a remis 3 000 Fcfa pour que j’aille encore vérifier à l’hôpital. J’ai insisté de me faire accompagner par des éléments de la police, mais le commissaire s’y est opposé ”, explique un autre témoin.
Un témoin clé liquidé
Sollis Mbami était un caillou dans la chaussure de certaines personnalités à Njombe-Penja. Ce jeune avait été interpellé et relâché par deux fois à Penja dans le cadre des événements de février. A chacune de ses auditions au groupement de gendarmerie de Nkongsamba, Sollis Mbami aurait toujours indexé certaines personnalités politiques et traditionnelles comme étant les principaux instigateurs de ces événements sanglants. Ce qui en faisait un témoin gênant dans cette affaire dans laquelle Paul Eric Kingue (maire de Njombe-Penja) et une trentaine de jeunes des 3 localités sont impliqués. Il avait promis des révélations fracassantes à l’audience le mercredi prochain, 9 juillet au Tribunal de grande instance du Moungo. Du coup, la mort de Sollis Mbami sonne dans les consciences comme un assassinat, mieux une exécution sommaire pour éliminer un témoin clé…
Source: Le Messager
|