Mais un grand crissement de roues suivi d'un grand fracas, rompt le silence de la nuit. Les populations accourent à l'entrée du village et découvrent deux véhicules broyés et des corps maculés de sang gisant de part et d'autre de la chausssée. Certaines victimes sont démembrés, d'autres encore décapités. Ce spectacle macabre est le résultat d'une collision entre les deux voitures.
Selon les témoignages, le car de marque Coaster appartenant à l'agence de voyage "Papa Ngassi" provenait en effet de Dschang et se rendait à Douala, avant de se heurter au camion de marque Mercedes qui roulait en sens inverse. Juste après la portière du chauffeur, le camion s'incruste dans le véhicule opposé en froissant au passage, une grande partie de la carrosserie du car. Dans la foulée, le châssis du Coaster termine sa course au fond de la fosse qui jouxte le virage, laissant celui du camion en plein milieu de la route.
La violence du choc a laissé sur le carreau, les 25 passagers que comptait le car de voyage, d'après les estimations du chauffeur. Ce dernier était parmi les 14 blessés graves que les gendarmes ont conduits à l'hôpital Saint Jean de Malte de Njombé. Deux de ces personnes y ont rendu l'âme. D'autre part, cinq corps inertes ont été transportés à la morgue de la garnison militaire de Nkongsamba par les brigadiers, parmi lesquels, un enfant de deux ans. En faisant les décomptes il manque six corps. Certaines familles avisées, auraient récupérés les corps de leurs parents juste après l'accident. Quant au conducteur du camion, il s'en tire avec quelques écorchures.
Confusion
Dans la matinée de vendredi 14 juin, les personnes informées de l'accident et quelques curieux, défilaient à la morgue de la garnison de Nkongsamba afin de procéder à la reconnaissance des corps. Une dame en est ressortie en criant, et les larmes plein les yeux. Elle venait de découvrir la dépouille de son frère de 29 ans, Noumbi Narcisse, qui était le "motor boy" du car. Un autre corps décapité a été reconnu à l'hôpital. Le parent de la défunte a dû aller récupérer le bras manquant sur le lieu de l'accident. Dans l'après midi de ce même jour, il ne restait plus que le corps du petit enfant. Selon Ernest Mbami, le "morguier" en chef de la garnison militaire de Nkongsamba, les corps étaient si méconnaissables que son équipe et lui ont dû se servir de coton, entre autres, pour les reconstituer.
L'enquête qui devrait clarifier sur les causes exactes du sinistre est conjointement menée par la brigade routière de Nkongsamba et la gendarmerie de Loum. En attendant, le chauffeur du camion est gardé à vue à Loum. Il est présumé coupable d'homicide involontaire. Celui du car, lui, est soumis à l'interrogatoire des gendarmes sur l'un des lits de l'hôpital Saint Jean de Malte. Pour l'instant, en ce qui concerne les véritables causes de l'accident, les deux chauffeurs s'accusent mutuellement. Celui du car, par exemple, dit avoir été aveuglé par la forte lumière provenant du gyrophare du camion. De son côté, le chauffeur du camion se plaint de la vive allure de son confrère, qui lui aurait fait perdre le contrôle de son véhicule au niveau du virage. Selon le commandant de peloton routier motorisé de Nkongsamba, Isidore Youmbissi, depuis sa réhabilitation, l'axe routier Melong - Loum est devenu un véritable cimetière. "Chacun met le pied sur l'accélérateur" constate-t-il.
Source: Quotidien Mutations
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