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Cameroun : Quand “Aladji” fait des ravages à Douala
(25/03/2008)
Un autre cas d’escroquerie signalé à Douala. Mais, les populations continuent d’adhérer. Malgré les risques.
Par Alain Noah Awana

Cela fait près de trois semaines qu’elle est portée disparue. Chez elle, personne ne peut ou ne veut rien dire ”, explique Joachim A., coiffeur dans le quartier. “ Elle ”, c’est Marie Yvonne T., la trentaine, célibataire et mère de trois enfants. Au moment de sa disparition, elle détenait environ 4 millions Fcfa. La rondelette somme constitue l’épargne d’environ 300 personnes (petits commerçants, gérantes de call-box, etc.)

Ces gens avaient décidé de s’inscrire à l’Aladji gérée par Marie Yvonne. Tous les jours, chacun selon ses moyens, ils lui remettaient entre 1 000 Fcfa et 5 000 Fcfa. Elle le leur restituait à la fin du mois, en retenant 8% sur l’épargne ainsi constituée. Mais, depuis la fin du mois de février, ils n’ont rien perçu. “ Nous retirions souvent notre épargne le 8 de chaque mois. Mais cette fois, quelques jours avant, elle a voyagé pour un deuil dans son village [à l’Ouest, Ndlr]. Et depuis, elle a disparu de la circulation ”, explique André, un boutiquier qui dit avoir épargné 72 000 Fcfa au cours du mois dernier. Les “ clients ” de Marie Yvonne attendent sa réaction jusqu’à la fin de cette semaine pour décider d’une action judiciaire à mener.

Comment ça fonctionne

Encore une fois, “ Aladji ” s’est envolé avec l’épargne de ses clients. Le phénomène n’est pas rare dans la ville de Douala. En 2006, une femme avait été rattrapée par des épargnants du quartier Pk 9 alors qu’elle tentait de fuir avec près de 600 000 Fcfa. Mais, malgré tous les cas d’escroquerie, les populations de la capitale économique adhèrent de plus en plus à ce système d’épargne communément appelé “ Aladji ”. Il s’agit, pour des gens, de verser quotidiennement une somme d’argent auprès d’un “ collecteur ”.

Cet argent est gardé pendant une période prédéfinie au terme de laquelle le client peut le retirer auprès de son “ banquier ” contre un pourcentage. Les périodes vont très souvent d’une semaine à un mois. Les épargnants sont généralement des petits commerçants, des boutiquiers, des coiffeurs, etc. Parfois aussi, femmes au foyer, étudiants et sans emplois s’y lancent.

“ Aladji ” présente des avantages, selon les habitués. Mais, il présente de nombreux risques. Le principal est de voir disparaître la personne qui garde l’argent, comme c’est le cas de Marie Yvonne en ce moment. Car, dans ce mode de fonctionnement, seul un registre peut faire preuve de transaction financière entre “ Aladji ” et son client. Au moment où il effectue les versements (tout comme quand il récupère son argent), l’épargnant vérifie dans le registre que les chiffres sont exacts, puis il signe. Aucune pièce comptable ne lui est remise. Comment donc expliquer la confiance accordée par des personnes en ce système ? “ Nous lui faisions confiance parce qu’elle le fait depuis quatre ans ”, explique André, le client de Marie Yvonne. Les “ Aladji ” comptent sur leur réputation pour avoir plus de clients. Ce sont ces derniers qui, de bouche à oreille, convainquent d’autres personnes d’adhérer au concept.



Source: Le Messager


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