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Cameroun : prix des boissons : la malhonnêteté des commerçants
(13/01/2010)
Les commerçants des bars et boutiques à emporter profitent de la baisse des prix pour augmenter leur marge et lèsent ainsi les consommateurs
Par Le Messager (Marie Noelle Guichi)
C’est la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) qui ouvre, vers 9 heures du matin, le bal des concertations lundi 11 janvier 2010, après le propos liminaire du ministre du Commerce. Ce dernier fait observer que la loi de finances 2010 baisse de 50% les droits d’assises sur les boissons non alcoolisées. Il pense que le consommateur doit en bénéficier.

Le ministre demande alors à avoir les prévisions de prix de chaque société brassicole pour cette année 2010. Les plénipotentiaires de la SABC , indiquent que depuis le début de cette année 2010, les prix de leurs produits ont baissé, dans leur grande majorité et que deux bières seulement ont connu une légère hausse. Il s’agit des marques Mützig et Beaufort Light, dont les prix ont augmenté de 50 francs Cfa. Heineken, bière élitiste, a plutôt vu son prix baisser de 100 Fcfa. Les prix des autres marques de bières fabriquées par cette société sont restés inchangés au niveau du consommateur.

Quant aux boissons rafraîchissantes sans alcool, y compris l’eau minérale naturelle Source Tangui, elles ont connu des baisses allant de 50 francs pour ce qui est des Top grand modèle à 150 FCfa, pour les Top conditionnés en bouteille de 150 cl. Mais dans la majorité des bars de Yaoundé et d’ailleurs, 50 francs ont été subitement ajoutés sur tous les produits SABC, sans distinction de marques.

Finalement, ce n’est plus le consommateur qui profite de cet aménagement des prix par la SABC, mais des vendeurs véreux. En représailles à cet incivisme, près d’une centaine de débits de boissons viennent d’être scellés dans la capitale par la brigade de contrôle des prix du Mincommerce. A-t-on appris du chef de cette brigade, Jean Marie Nemi Nkolo.

Du côté de la Sabc, l’on indique que la marge du vendeur est suffisamment grande pour qu’il persiste à ruiner le client. Hélène Kenmegne, responsable de la division communication parle ainsi d’une marge directe de 600FCfa par casier, d’une ristourne de 250 FCfa par casier et, si le vendeur est en règle avec le fisc, sa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est de 200FCfa par casier lui est remboursée.

Du coup, on a du mal à comprendre l’entêtement des détaillants à ne pas respecter la baisse consentie. Serges Njapoun, directeur commercial à la SABC, entend intensifier la campagne de communication autour de l’aménagement des prix, de même que des séminaires sont annoncés sur le terrain pour intéresser le détaillant au calcul de sa marge. Mais au Mincommerce, l’on propose le gel des ristournes comme mesures de répression à adopter par les brasseries pour mettre au pas les hors-la-loi. « Nous allons étudiez cette proposition », lance Hélène Kenmegne.


Du côté de Guinness Cameroon Sa, les discussions avec le ministre du Commerce ont porté, entre autres, sur l’évolution prévisionnelle des prix de cette entreprise. Et c’est là qu’on se souvient que le 1er août 2009, une augmentation unilatérale de 50FCfa par Guinness Cameroon sur les prix de cinq produits dont Guinness grand modèle, Guinness petit model, Malta Guinness, Malta Quench, Smirnoff Ice, n’avait pas fait l’unanimité.

Mal perçue par les consommateurs, cette hausse des prix avait été décriée par le gouvernement à travers le ministère du Commerce qui trouvait inopportune l’initiative. D’où la réunion de crise qui s’était alors déroulée le 11 août 2009 dans le cabinet du Mincommerce, avec les responsables de Guinness Cameroon. Au terme de ce conclave, la décision de revenir aux anciens prix pratiqués par Guinness Cameroon sur ces produits phares, avait été prise.

Pour justifier la revalorisation des prix, les dirigeants de cette société brassicole avaient souligné que leur société «est apparue ces dernières années comme celle qui présente les marges les plus faibles». Une situation qui, poursuivait le communiqué de presse, «met l’entreprise dans une position défavorable par rapport aux autres marchés lorsqu’il faut rechercher des financements supplémentaires au sein du groupe, pour investir davantage sur le marché camerounais». Malgré le gel officiel des nouveaux prix, dans les ventes à emporter, l’augmentation des prix des produits Guinness en question est restée d’actualité.

Au sortir de la concertation d’hier, le responsable de la communication à Guinness Cameroon, Norbert Eloundou Engama a déclaré à la presse que «durant tout le second semestre de l’année 2009, nous avons eu un long débat avec le ministre du Commerce sur un projet d’augmentation des prix. Ce projet était assorti d’une offre par Guinness de maintenir ces prix pour au moins 18 mois, à condition qu’il n’y ait pas des incidents inflationnistes suffisamment forts pour ne pas permettre qu’une entreprise maintienne ces prix. Nous avons fait cette offre dès le départ et nous sommes toujours sur cette longueur d’onde. C’est-à-dire que nous avons procédé à une augmentation, il faut la maintenir pendant un certain temps pour laisser absorber les effets de l’inflation ».

En clair, la hausse des produits Guinness est subtilement reconnue. Ils sont donc respectivement de 800, 500, 450, 400, 300FCfa pour Guinness grand model, Guinness petit modèle, Malta Guinness, Malta Quench, Smirnoff Ice, au lieu du prix officiel, non encore publiquement changé, qui est de 750, 450, 400, 350, 250 francs Cfa.
Pour sa part, l’Union camerounaise des brasseries (UCB) a été félicitée par le ministre du Commerce pour la baisse de 25 francs consentie sur toutes ses boissons gazeuses (qui sont cédées au consommateur à 325 francs pour le top grand modèle depuis le 1er janvier dernier) et le maintien des prix de ses bières à 450 francs Cfa. Seulement, les responsables de cette société ont été invités à étendre la distribution de leurs produits, encore rares, voire absents dans certaines régions du pays.

Les concertations entre le ministre du Commerce et les opérateurs économiques, devenues traditionnelles dans ce département ministériel, ont pour but, selon Luc Magloire Mbarga Atangana, « la régulation, voire la négociation à la baisse des prix des produits de consommation courante». Il s’agit de contenir l’inflation sans cesse galopante. Lancées lundi dernier à Yaoundé, elles s’étalent sur trois jours. Dans nos prochaines éditions, nous reviendront sur les conclusions des échanges avec les opérateurs des autres filières telles que le ciment, le poisson frais importé, le riz, le sucre, le sel de cuisine, la farine de froment, les pâtes alimentaires et produits dérivés, le fer à béton, la tôle de couverture etc.

Source : Le Messager


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