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Cameroun : Pierre Semengue suspend les championnats nationaux
(07/05/2013)
Pas de championnat sans mutation ! Face à la presse hier lundi 6 mai, le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) qui s’est séparé de son secrétaire général, a décidé de la non reprise des championnats Mtn Elite one et two tant que les équipes engagées cette saison ne se soient pas conformées aux exigences du professionnalisme.
Par Le Messager (Christian Tchapmi)
Lundi 6 mai 2013. Nous sommes au siège de la Lfpc sis au quartier Fouda. Il fait un soleil à cuire un éléphant. La salle de conférence grouille de monde, en majorité les hommes de médias qui écoutent d’une oreille attentive le discours de leur hôte et interlocuteur, Pierre Semengue. Après avoir justifié l’objet de l’invitation des journalistes ainsi qu’un bref rappel historique au sujet de l’actualité ambiante au sein de l’institution qu’il dirige, le président de la ligue surprend toute l’assistance. S’exprimant sur la réunion conjointe ministère des Sports-association des clubs d’élite-Ligue de football professionnel qui s’est tenue jeudi dernier au Minsep, le général d’armée à la retraite, visiblement ulcéré, déclare : « Je n’ai jamais mandaté monsieur le secrétaire général pour aller prendre de tels engagements au nom de la ligue, ce d’autant plus que nous en avions préalablement parlé et que je lui avait clairement dit que je n’étais pas d’accord avec le fait de verser de l’argent public aux clubs sans conditions. Mais j’ai été surpris que mon Sg s’en aille au ministère des Sports signer un tel engagement, en violation flagrante de la confiance que je lui accordais et des accords que les clubs ont passés avec la Ligue et allant dans le sens de la transformation de leurs structures en sociétés commerciales. Il n’avait aucun mandat pour signer ce communiqué en mes lieu et place. J’ai même appelé le ministre des Sports plusieurs fois ce jour-là, on m’a répondu que je n’étais pas attendu à cette réunion. C’est dire que j’ai vraiment été écarté dans cette affaire ».

A moins d’un mètre de lui, Francis Laïbé Wapi, son Sg est assis, bras croisés, tête baissée comme un condamné qui attend qu’on prononce enfin sa sentence avant d’être conduit à l’échafaud. Ses yeux rouges qu’il cache derrière des lunettes médicales lui donnent l’air d’un homme profondément abattu. On dirait qu’il médite sur son sort. S’en suivent alors des interrogations dans les rangs des journalistes qui tentent de deviner sur quoi va déboucher cette pluie d’accusations qui s’abat sur le vieillard. Moment de suspens que va interrompre Pierre Semengue lorsqu’il va enfin confier que « c’est la raison pour laquelle je suis obligé de le virer et de nommer à sa place, de façon intérimaire, Mme Thérèse Pauline Manguélé qui cumulera avec ses fonctions de responsables des compétitions ». A l’écoute de cette sanction, les hommes de médias sursautent, fusillent le Sg du regard et marquent par des cris leur effarement. Mais le général n’en a cure. C’est la fin du point de presse. La séance est levée. D’un pas alerte, Francis Laïbé Wapi, va regagner son véhicule, démarrer en trombe et quitter la Ligue.


Statut juridique

A l’origine de ce limogeage en public qui sonne comme une humiliation, un communiqué conjoint signé par le ministre des Sports, le président de l’Acec et le secrétaire général de la Lfpc qui prescrit le déblocage « sans condition » de la première partie de la subvention promise par l’Etat aux clubs de D1 et D2. Pour le président de la ligue, le fameux communiqué ne vient pas régler la question de la mutation des clubs en sociétés commerciales. « Il se borne à déterminer les modalités de versement de la subvention aux clubs dont on savait qu’elle arriverait en son temps. L’Etat étant toujours fidèle à ses engagements. Cela m’amène à me poser la question de savoir si l’on veut réellement d’un football professionnel au Cameroun », s’interroge-t-il. Pierre Semengue, estime qu’il n’est pas raisonnable que l’on décide du versement d’une subvention en vue de la continuation d’un championnat professionnel avec des clubs amateurs sans que l’on se prononce sur le problème de fond qui est celui de l’évolution de leur statut juridique, préalable incontournable pour le développement du football professionnel. Son Sg, en allant signer sans l’avoir consulté a vraisemblablement vendangé la position de la Ligue.

Un acte impardonnable et une situation embarrassante même s’il est vrai que le général s’est plié à cette instruction et a fait procéder depuis vendredi dernier au versement desdites subventions. Nouveau coup de tonnerre quant à la reprise des championnats ! Dans la foulée, le président de la Lfpc à son tour, décide de mettre un véto sur la Mtn Elite One et Two prévus pour redémarrer le 11 mai prochain. « Je décide à mon tour de conditionner la reprise du championnat à la mutation en sociétés desdits clubs où à tout le moins à la réaction officielle du gouvernement en faveur de ladite mutation, pour laquelle je plaide qu’aucun autre moratoire ne soit accordé aux clubs dont la mauvaise foi de la majorité d’entre eux est manifeste depuis le 2 avril 2013 », déclare-t-il sans coup férir. Et de justifier sa décision par le fait qu’il ne peut se rendre complice de ce qu’il a lui-même appelé « mascarade ». « Nous ne pouvons pas passer le temps à tromper tout le monde et à raconter que nous avons un championnat professionnel au Cameroun alors que nos clubs et nos joueurs sont amateurs. Un championnat professionnel se dispute avec des clubs et des joueurs professionnels», a-t-il martelé.

Violation

A en croire le patron de la Ligue, continuer dans cette théâtralisation constitue une violation manifeste de la loi dument interprétée par le premier président de la Cour suprême. Lequel avait confirmé la position de la Ligue en ce que les dispositions faisaient obligation aux clubs professionnels de constituer des sociétés commerciales. Lesdits clubs avaient alors le choix entre trois formes de sociétés notamment, les sociétés d’économie mixte, les sociétés à responsabilités limitée et les sociétés anonymes.

Prêt à assumer les conséquences d’une telle décision ou du reste à des sanctions de la tutelle pouvant aller jusqu’à la révocation. ? Pierre Semengue confie qu’il en mesure la gravité. Mais « c’est un risque à prendre et j’en assumerai les conséquences le cas échéant. L’intérêt à préserver est plus important que ma modeste personne. J’irais jusqu’au bout de ma mission quoi qu’il advienne pour faire respecter les engagements internationaux pris par le Cameroun et la loi de la République. Pendant la guerre, sur le champ de bataille, si l’on doit mourir c’est les armes à la main. Si je dois donc être révoqué, ce sera l’âme en paix avec le sentiment du devoir accompli », tranche-t-il en bon soldat. A suivre.


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