Il faut parfois marcher plusieurs heures pour trouver du gaz à Douala
Après les problèmes liés à l'agriculture, celui du gaz au Cameroun. En effet le
gaz de consommation domestique se fait de plus en plus en rare dans les rues, et
il faut marcher plusieurs heures, parfois sans succès pour s'en procurer. Une hausse
de la demande et un système de cotas imposé par l'Etat aux entreprises seraient
à la source de cette pénurie pour les ménages.
Pour palier ce manque, on se dirige naturellement vers des solutions alternatives.
Le charbon de bois, très utilisé à l'Ouest ou pour la braise est devenu plus habituel
dans les maisons, solution bien utile pour permettre de continuer à préparer.
Des revers sanitaires
Si le charbon propose l'avantage d'être bon marché et utile pour permettre aux ménages
de remplacer le gaz qui manque, il apporte pas mal de revers : la fumée dégagée
par le charbon peut être nocive. Si les effets ne se font pas sentir tout de suite,
les poumons exposés de façon trop constante à cette fumée pourraient souffrir à
long terme.
Selon des experts de la santé, certains composants très dangereux dans ces biocombustibles
(oxydes de carbone et d'azote, hydrocarbures...) peuvent nuire au système respiratoire,
aux yeux et plus généralement au système immunitaire. Parmi les différentes affections
qu'on dénote chez les utilisateurs de feux de bois, se trouvent la tuberculose,
les infections respiratoires aigues, les maladies pulmonaires, l'asthme et même les cancers du poumon. Et pour les femmes enceintes, les risques d'anémie et de
malcroissance du foetus
sont souvent rencontrés.
Une première solution pour les utilisateurs est de placer les installations à feu
de bois dans des espaces suffisamment ouverts pour diminuer l'exposition et l'inhalation
des émanations toxiques, et de limiter l'utilisation de combustibles comme le pétrole
et autres.
Un enjeu écologique
Au delà des conséquences sanitaires pour les ménages, l'utilisation du charbon de
bois apporte un autre problème bien plus important, celui de la protection de l'environnement.
En effet pour faire face à la demande croissante de charbon, les fournisseurs rudimentaires
s'attaquent à la mangrove pour trouver des quantités de bois suffisantes pour proposer
du charbon.
Seulement, en plus d'être un pion essentiel du paysage floral camerounais, la mangrove
est aussi un pion essentiel de la stabilité de l'écosystème, et sa disparition pourrait
être une catastrophe écologique. En effet, la mangrove comme la couche d'ozone pour
le soleil, constitue l'écran qui protège les zones côtières de l'eau et prévient
les inondations.
En cas de réchauffement climatique et de montée des eaux, le Littoral serait directement
menacé par les crues en cas de diminution voire disparition de la mangrove qu'on
peut voir lorsqu'on se balade sur le pont du Wouri.
De plus, la mangrove est le refuge de plusieurs espèces de poissons qui se trouvent
directement menacées d'instinction en cas de disparition de leur habitat naturel.
La pêche en souffrirait, et indirectement, l'alimentation qui est déjà problématique
en ce moment au Cameroun.
Le reportage de TV5
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