Cameroun: "Nous voulons des réalisations urgentes"
(19/06/2008)
La Député junior de la Vallée du Ntem a 13 ans et des idées plein la tête.
Par Jean Francis Belibi
Zenker Bile Guilaine
Comment vous retrouvez-vous comme "député junior " ?
Je suis issue du Collège Saint Charles Lwanga d’Ambam. Je suis une élève très cultivée. Vous pouvez me poser des questions sur le journal, sur l’actualité, je vais répondre sans trop de difficultés. Je me comporte bien à l’école. J’ai été remarquée sur cet aspect. C’est la raison pour laquelle on m’a envoyée faire la sélection avec trois autres filles du département que j’ai battues. C’est comme cela que je me retrouve député junior et je suis très fière.
Depuis quand êtes vous à Yaoundé et comment cela se passe-t-il ?
Nous sommes là depuis une semaine. Tout se passe bien. Nous avons été regroupés au Collège Vogt où certaines choses nous ont été enseignées. Nous avons parlé du thème de la journée internationale de l’enfant…
Qu’est-ce qu’elle vous rappelle exactement cette journée ?
On nous a dit que des enfants avaient été tués en Afrique du Sud en 1976 parce qu’ils ne voulaient pas apprendre la langue que l’on voulait leur imposer (la langue afrikaner, Ndlr). On nous l’avait déjà appris à l’école.
Qu’attendez-vous de votre participation à la session 2008 du parlement des enfants?
Nous sommes contents d’être venus à Yaoundé pour assister au parlement des enfants. Nous avons écrit des résolutions. Nous avons interrogé les ministres sur les problèmes des enfants dans tout le Cameroun. Ils ont dit que des choses vont être faites. Nous espérons que celles-ci vont être réalisées très vite pour que tous les enfants du Cameroun soient heureux.
Qu’allez-vous transmettre aux enfants de la Vallée du Ntem quand vous allez repartir ?
En rentrant dans la Vallée du Ntem, j’ai beaucoup de choses à dire aux enfants que je vais retrouver. Je vais les informer sur ce qui s’est passé ici. Il est question de partager cela avec eux. Nous avons beaucoup appris sur les droits des enfants, sur la participation des enfants. Lorsque je quittais la Vallée du Ntem, je ne connaissais pas bien le mot participation. Je sais aujourd’hui que la participation c’est donner son opinion sur un problème. Quand un enfant donne son point de vue sur un problème et que celui-ci est pris en compte, on parle de participation.
N’avez pas l’impression que vous êtes une privilégiée pour avoir pris part à ce parlement des enfants. Vous allez faire des jaloux en rentrant ?
Je vous ai dit comment j’ai été retenue. Je pense que les autres enfants ne seront pas déçus de ma participation au parlement des enfants. Je vais essayer de partager ce que j’ai appris en venant à Yaoundé en leur transmettant ce qui nous a été enseigné durant notre voyage ici.