Une jeune Libermannienne pantalon slim
Il est midi. A peine la sonnerie a-t-elle retenti dans l'enceinte du collège
Libermann à Douala, que les élèves accourent dans tous les sens. Lynda quant à
elle ne se presse pas. Chemise enfilée au pantalon slim taille basse dévoilant
au passage ses formes voluptueuses; ceinture soigneusement refermée à gauche de
sa taille, main dans la poche, cette dernière, élève en classe de 4e dans ledit
collège arbore une démarche de déesse. Cet accoutrement est de plus en plus
prisé par les élèves des établissements secondaires da la capitale économique.
Ils ont pour la plupart adapté leurs tenues scolaires aux tendances actuelles.
Chez les filles, on observe des jupes en forme de trapèze et pantalon slims
taille basse. " J'ai adapté ma tenue de classe à la mode parce qu'en ce moment,
c'est le slim qui passe. Je me sens plus belle dans cet habillement ", confie-
t-elle. D'autres filles par contre évoquent leur ressentiment vis-à-vis des
jupes. " Je n'ai jamais aimé mettre les jupes. Depuis mon admission au collège,
je m'habille toujours en pantalon. Mais cette année, j'ai exceptionnellement
cousu un pantalon avec les pieds minces.
L'année dernière, j'avais un pantalon conforme à la réglementation ", confie
Charlie Lapie, élève à l'Institut polyvalent Nanfah (Ipn). Par ailleurs, les
garçons ont opté pour des " baggis", gros pantalons qu'ils baissent jusqu'au
niveau du fessier, laissant entrevoir leur lingerie. " Un pantalon baggi est
plus pratique pour tous les mouvements ", soutient Njanjo, un élève.
Ces tenues prisées par ces élèves sont interdites par les règlements intérieurs
des établissements scolaires. " Dans notre liste que nous mettons à la
disposition des élèves, nous avons le prototype de la tenue vestimentaire que
nous exigeons ", certifie Makon Aloys, surveillent général du collège Liberman.
Malheureusement, ces apprenants violent le code vestimentaire, et par
conséquent, s'exposent à des sanctions disciplinaires prévues par ladite
réglementation.
Des sanctions qui vont du blâme à l'exclusion définitive en cas de récidive en
passant par des mises à pied. " Les mesures sont prises par l'administration
pour faire respecter le règlement. Les écarts de conduite sont sévèrement punis
", confirme Makon Aloys. Selon les responsables d'établissement, ces
récalcitrants échappent à leur vigilance lors de leur entrée dans les locaux. "
Tous les matins, je me faufile dans la foule pour entrer parce que le
surveillant général m'a déjà demandé de changer mon pantalon ", confie Charlie
Lapie. Les dirigeants soulignent que ces écarts de conduite sont l'apanage des
adolescents qui veulent s'affirmer. Il s'agit notamment des élèves des classes
de 4e et 3e. Par ailleurs, les filles des classes de 1re font aussi partie du
lot.
Source : Mutations
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