L’État camerounais a perdu 2,58 milliards de francs Cfa(5,2 millions de dollars) au titre des commissions indûment perçues par sept banques lors de l’emprunt obligataire de 200 milliards de francs Cfa lancé en 2010. Les établissements incriminés sont la Banque internationale du Cameroun pour l'épargne (Bicec), la Banque Atlantique, la Société générale de banques au Cameroun (SGBC), Afriland First Bank, Citi Bank, United Bank for Africa (UBA) et la Société commerciale de banque (SCB), révèle mardi 6 août la Commission des marchés financiers (CMF). Mis également en cause, BMCE Capital et le Douala Stock Exchange, la société de bourse. Cette dernière se voit infliger une amende de 500 000 francs Cfa (environ 1 000 dollars).
Le consortium arrangeur de l’opération (Afriland First Bank, SGBC et Citi Bank) a encaissé 2,36 milliards de F CFA (4,7 millions de dollars) répartis en parts égales, pour des prestations qu’il n’a pas effectuées. Le régulateur lui reproche également d’avoir diffusé des informations erronées et d'avoir sous-traité certaines fonctions à des tiers non autorisés. Ainsi, le placement s’est effectué « sans aucune prise de risque de leur part », précise le communiqué.
Sanctions
Tout en se gardant d’exiger la restitution des sommes perçues, la CMF inflige une amende de 2,5 millions de francs Cfa (5 000 dollars) à chacun des membres et évoque des «menaces du consortium à l’endroit de la CMF et selon lesquelles une sanction quelconque qui leur serait infligée compromettrait leur future participation au développement du marché financier camerounais. »
Les autres banques sont accusées d’« enrichissement injustifié au détriment de l’État-émetteur » parce qu’elles ont perçu des commissions sur des titres acquis pour leur propre compte.
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