Selon l’aveu d’Hilaire Gabriel Mezoa Biwole qui a convié la presse nationale à un entretien dans ses locaux, 80 % des opérateurs du secteur des services postaux dans la région du Centre fonctionnent en marge de la réglementation en vigueur.
Bien plus, près de la totalité de ce ratio exerce sans avoir payé le droit d’accès au secteur et fonctionne depuis 1998 (pour certains) dans le cadre de la tolérance administrative. Le délégué régional du Minpostel déclare que la récréation sera bientôt terminée. Et ce, à la faveur d’une tournée qu’il organise du 26 mars au 4 avril 2014 dans la ville de Yaoundé et ses environs pour débusquer les contrevenants à la législation postale et électronique au Cameroun.
Il s’agit, d’après ses services, a priori, d’agences de voyages interurbains qui proposent aux consommateurs, des services de transport de courriers et de transferts d’argent, des agences dédiées exclusivement à la distribution des colis et courriers, des mastodontes du transfert et même des sous opérateurs de téléphonie, mais aussi des Cybers café qui fonctionnent en marge de l’orthodoxie.
Pour ce faire, des équipes de la délégation régionale vont sillonner les quartiers de Yaoundé pour identifier les opérateurs privés qui exercent frauduleusement, et les cybers café qui s’illustrent comme terreau de la cybercriminalité ou qui ne veillent pas à la protection des mineurs.
« Ils doivent payer à l’Etat ce qui lui revient. Ils ne peuvent pas s’enrichir et ne pas reverser la part de l’Etat alors que non seulement leur activité est prospère mais, elle n’est pas en règle », fulmine Hilaire Gabriel Mezoa Biwolé qui assure qu’en sus de cette quasi filouterie, ses services vont mettre la pression sur les opérateurs des services postaux qui se seront mis en règle pour améliorer la qualité de leurs services.
« Le secret de la correspondance par exemple est plus sacré pour nous les puristes de la pratique postale. Ca choque de voir comment certaines agences privées manipulent le courrier surtout lorsque le destinataire n’est pas venu le retirer dans les délais », se plaint-il.
S’agit-il d’un procès fait aux opérateurs privés qui ont damé le pion aux opérateurs historiques manifestement peu efficaces ? Le délégué régional assure que non. Et en veut pour preuve, les comptes demandés à l’Agence de régulation des télécommunications (Art) au sujet de l’attribution des fréquences, et notamment l’utilisation, par Camtel, des fréquences radio de souveraineté, celles allant de 400 à 450. Mieux, le représentant du ministre Biyiti Bi Essam dans la région du Centre indique que les services offerts par Campost, passeront également au crible de la critique.
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