Cameroun : La troisième vie de l’immeuble de la mort
(06/05/2010)
Les travaux de finition de l’immeuble ministériel N°1, plus connu sous le nom d’« immeuble de la mort » devraient débuter en juin prochain, après deux précédents arrêts des travaux.
Par Redaction Bonaberi.com (Anne Mireille Nzouankeu)
Comme annoncé précédemment, un cadre de partenariat a finalement été signé le 4 mai dernier entre le gouvernement du Cameroun et la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Il s’agit d’un bail emphytéotique, c’est-à-dire que la Cnps financera les travaux de finition du bâtiment et compensera cet argent par les loyers qui auraient du être perçus par l’Etat. Le coût des travaux s’élève à 16 milliards Fcfa et cette somme sera convertie en loyer pour une période de 40 ans.
Les travaux de finition de l’immeuble ministériel N°1 devraient commencer en juin prochain, pour une durée de 24 mois. A l’heure actuelle, l’immeuble est achevé à 85%. Il est prévu d’en faire des bureaux dont la moitié serait attribuée à des services publics par l’Etat et le reste occupé par la Cnps au titre de remboursement des 16 milliards investis.
Pour cela, les créances de la Cnps seront remboursées par le ministère des Finances, à travers la Caisse autonome d’amortissement. Dans le même temps, le ministère du Développement urbain et de l’Habitat assurera la partie technique des travaux à réaliser par des entreprises privées que la Cnps va recruter. Le ministère des Domaines et des Affaires foncières veillera au respect des clauses du contrat de bail
La première pierre de l’immeuble ministériel N°1 qui compte 18 étages a été posée il y a 26 ans. Avant cela, le site abritait la direction générale de la loterie nationale. Les travaux ont été arrêtés sous le prétexte de la crise économique qui a frappé le pays au début des années 1990. L’état était alors incapable de réunir les 25 milliards qu’il fallait. De plus, on avait évoqué l’absence de parkings et les secousses ressenties à chaque passage du train en provenance de Douala et qui passe en dessous de l’immeuble.
Entre temps, l’immeuble est devenu un refuge de malfaiteurs qui créaient l’insécurité dans cette zone de jour comme de nuit, d’où le nom « immeuble de la mort ». Depuis la fin de l’année 2009, un poste de gendarmerie a été créé au bas de l’immeuble pour lui faire perdre sa réputation de « coupe-gorge ».
En 2005, le Premier ministre met sur pied un comité de pilotage de parachèvement de l’immeuble N°1. Une entreprise gagne ensuite le marché de sécurisation de l’édifice. Les travaux seront eux aussi interrompus quelques mois plus tard. La troisième vie de l’immeuble de la mort pourrait être la bonne.
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