Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Société
Cameroun : La (fausse) mendicité prend de l’ampleur à Yaoundé
(27/07/2009)
Des paresseux multiplient les stratégies pour vivre aux crochets des autres et sèment le doute sur l'existence de vrais mendiants.
Par Redaction Bonaberi.com (Anne Mireille Nzouankeu)

Sous un soleil de plomb, un jeune homme est couché par terre. Il porte une culotte et est torse nu. Une grande bande collante occupe plus de la moitié de sa poitrine et elle est imbibée de mercurochrome pour faire croire à un saignement. A coté de lui, se trouvent une pancarte qui indique « S’il vous plait aidez-moi j’ai besoin d’argent pour me faire opérer d’urgence », ainsi qu’une petite assiette. Le faux malade ferme les yeux et gémit pour susciter la compassion des passants. Au fur et à mesure que les pièces atterrissent dans son assiette, il les récupère et les enfouit dans sa culotte. Après trois heures de temps environ, il se lève, ramasse son matériel et va se positionner à un autre carrefour. A longueur de journée, il sillonne ainsi les marchés, les abords des hôpitaux et des pharmacies, les ministères, les églises et les mosquées. Il modifie le message de sa pancarte au fur et à mesure qu’il change d’emplacement. Finie l’époque du faux aveugle qui tend la main pour demander de l’aide, les escrocs affinent leurs techniques de mendicité.

D’autres se tiennent à un carrefour ou dans une rue très fréquentée. On voit alors un Monsieur bien habillé avec parfois une mallette en main. Dès qu’il aperçoit un passant, il s‘approche et salue poliment : « bonjour monsieur ». Il s’excuse de déranger le passant puis lui expose son problème : « s’il vous plait j’ai perdu mon portefeuille, j’ai juste besoin de 100 Fcfa pour prendre mon taxi », dit-il. Après avoir reçu la pièce de 100 Fcfa, il remercie et fait semblant de s’en aller puis revient attendre un autre pigeon. Au début ce n’étaient que des jeunes hommes qui se livraient à ce manège. Aujourd’hui, on y retrouve des femmes portant des bébés, des vieillards avec des cannes en main ou même des fausses femmes enceintes. « Ce phénomène a tellement pris de l’ampleur qu’on ne sait même plus qui a vraiment besoin d’aide », constate M. Belinga un sociologue.




Une catégorie de mendiants est constituée de parents irresponsables. Une mère accompagnée de 5 à 6 enfants en bas âge s’assied à un carrefour. Elle pose devant elle un écriteau qui dit : « Je suis veuve, s’il vous plait ayez pitié de ces enfants ». Le message de la pancarte peut varier d’un jour à un autre. Il y a également l’enfant guide d’aveugle qui attend ses clients au niveau des feux de signalisation. Dès que le feu passe au rouge, il tient son père d’une main, une assiette de l’autre main et demande l’aumône aux passagers des véhicules. Certains couples s’installent au bord d’une route et envoient leurs enfants mendier. Une fois que l’enfant reçoit de l’argent, il vient le remettre à ses parents et repart chercher de nouveaux donateurs.

Certains mendiants sont plus subtils. Ils forment un groupe de 3 à 4 personnes et commencent à boucher les nids de poule qui sont si nombreux sur nos routes. Pendant ce temps, ils dressent une barrière. A chaque conducteur de véhicule qui passe, ils disent : «  grand encouragez nous, on arrange la route pour vous ». Une fois la journée terminée, ils débouchent les trous qu’ils ont faits semblant de boucher durant la journée et le lendemain, ils cherchent une autre route impraticable avec des trous à boucher.

La mendicité est un phénomène qui a pris de l’ampleur au Cameroun. Dans cette activité, les enfants sont de plus en plus utilisés comme appâts, au vu et au su des autorités nationales. Ces enfants sont sortis très tôt du système scolaire pour arpenter les rues à longueur de journée. Le risque qu’on court est de se retrouver dans quelques années, avec une génération de jeunes non scolarisés, mal socialisés et n’ayant pas intégré en eux la notion de travail ou de débrouillardise.






Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
anne mireille nzouankeu  mendicité  société  escroquerie  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 7 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site