Le célèbre "immeuble de la mort" de Yaoundé pourrait reprendre vie et être ramené au goût du jour. En effet, d'après une information publiée par le quotidien Mutations qui cite un communiqué du Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (Minduh), la CNPS serait prête à racheter cet immeuble et à terminer sa constructyion en échange d'une annulation par le gouvernement de sa dette sociale.
Cet immeuble attirerait déjà de nombreuses convoitises, notamment de la part d'opérateurs économiques américains. La Cnps, habituée aux immeubles géants à Yaondé et Douala se serait aussi positionnée et propose "de racheter l'immeuble de la mort à un franc symbolique en échange de l'annulation de la dette sociale de l'Etat vis-à-vis de la Cnps qui s'élève à des centaines de milliards de francs CFA".
Une proposition habile de la Cnps qui réaliserait ainsi une belle opération, en acquerrant sans perdre de capitaux un immeuble de taille respectable, et en "récupérant" par la même une créance quasi-morte.
L'histoire du très célèbre immeuble de la mort remonte au début des années 1984. Le chantier qui avait démarré en 1984 a été interrompu alors qu'il était quasiment terminé suite à un rapport alarmant d'architectes affirmant que des vibrations rendaient le chantier peu viable, l'immeuble pouvant s'écrouler.
Une bien mauvaise appréciation au vu d'un constat simple : plus de 20 ans après, l'immeuble de la mort est toujours debout, comme les immeubles l'avoisinnant.
Cette imposante construction d'une tour de 18 étages, trois immeubles de respectivement 3, 5 et 7 étages, censé devenir un immeuble ministériel abritant plus de 1000 bureau devint alors le quartier général de malfrats et prostituées en tout genre, un lieu que même la police hésitait à pénétrer.
Il devient alors l'immeuble de la mort, symbole d'une "honte urbaine", et de la défaite d'un gouvernement qui a investi des milliards dans un projet qui n'a pas été terminé à cause d'une expertise hative, puisque bien plus tard, en 2002, une contre-expertise confirme la totale fiabilité du chantier, qui a bien parfaitement résisté aux affres du temps.
En 2008, MTN créera la polémique en acquerrant le droit d'exposer sa publicité sur l'immeuble - un coup de force qui, s'il a l'avantage de décorer un immeuble dont la vétusté jure avec le paysage, en choque plus d'un, étonné de voir la marque de télécommunications associée à un symbole d'insécurité notoire.
La même année, on croira un temps à la renaissance de l'immeuble de la mort, le ministère faisant de sa réhabilitation le projet N°1. Si on a pu alors apprécier l'assainissement de l'immeuble et un renforcement de sa sécurité, toujours rien au niveau de l'achèvement du projet.
Si la Cnps - ou un autre - acquiert finalement l'immeuble et termine sa construction, ce sera la fin d'un projet qui se sera étalé sur près de 30 ans.
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