Ca y est ! Le projet de loi de finances 2016 a été adopté après les usages que consacre la navette parlementaire, par les députés et les sénateurs. S’il ne reste plus qu’à attendre le décret du président de la République pour donner force de loi par la promulgation, il est constant qu’au sortir de 30 jours de session, les élus du peuple n’ont pas été au côté du peuple.
Tout au moins pour ce qui concerne les incidences du paiement des taxes et droits de douane sur un certain nombre de produits dits de première nécessité à l’instar du riz, très prisé par les Camerounais. Comme la expliqué la Ligue camerounaise des consommateurs que préside le truculent Delor Magellan Kamgaing Kamseu, le prix du kilogramme du riz devrait augmenter dans les prochains jours surtout dès la promulgation de la Loi de finances 2016 par le chef de l’Etat.
C’est alors que dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction centrale du quotidien Le Messager la Lcc demande instamment au peuple camerounais de sanctionner les parlementaires. Et pour cause, ces derniers ont adopté intégralement et les yeux fermés le projet de loi des finances, inique et cynique, qui consacre la vie chère au Cameroun en 2016, par exemple, par la fixation des taxes et droits de douanes de 5%, sur la denrée la plus consommée qu’est le riz.
Pourtant exonéré depuis 7 ans, par ordonnance présidentielle. La Lcc a sa petite idée sur la nature des sanctions à infliger aux sénateurs et députés. Le boycott actif des séances de compte rendu parlementaire et le non renouvèlement de leurs mandats lors des prochaines élections.
«Malgré la forte mobilisation de la Lcc, à travers des correspondances à eux adressées ; le recueil de milliers de signatures sur la pétition dénommée «Honorables, svp ne touchez pas au prix de mon riz sauté» et des plaidoyers via les médias, ils ont fait la sourde oreille». Constate pour le déplorer la Lcc. On se souvient que c‘est lundi 30 novembre 2015, que des correspondances explicatives ont été adressées aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale; aux présidents des groupes parlementaires et aux sénateurs et députés, pour qu’ils empêchent la hausse annoncée du prix du riz. Malheureusement au petit matin du dimanche 6 et du vendredi 11 décembre dernier, «les députés et les sénateurs ont, les uns après les autres, cautionné la mascarade. En votant dans son intégralité ce fameux et fumeux projet de loi des finances. Préférant accorder plus d’importance aux sujets de bas étage, telle que la décision du préfet de la Mifi interdisant la diffusion du titre à succès de l’artiste Francko, « coller la petite».
Bien plus, l’adoption, de ce texte par le parlement,s’avère contraire à la politique salutaire du chef de l’Etat, de lutte contre la vie chère. Surtout dans un contexte de misère galopante, au vu des chiffres alarmants, qui relèvent que, de 2007 à 2014, il y a eu augmentation de plus d’un million de pauvres, dans notre pays. Malgré que le kilogramme de riz, produit consommé par 2 Camerounais sur 3, coûte à partir de 350 Fcfa. Avec l’institution de cette taxe, son prix avoisinerait désormais 550 F Cfa le kilo. Un calcul rapide permet de mesurer l‘ampleur du désastre chez les consommateurs au faible revenu, attachés à cette céréale, que la Lcc, qualifie de «caviar des pauvres ».
Aussi, l’article 2 de ce projet de loi des finances, ne saurait-il se justifier par une politique protectionniste, pour stimuler la consommation de la production nationale encore déficitaire. Selon des chiffres fiables, la demande nationale avoisinerait 300.000 tonnes l’année, face à une production nationale de 100.000 tonnes maximum. Malgré sa meilleure qualité, notamment sa très agréable saveur. Mais faute de machinisme approprié, 50% de cette production, serait acheminée sans être décortiqué au Nigeria. Donc seulement 50 mille tonnes disponibles sur le marché national. Toutes choses étant égales par ailleurs, consciente de la nécessité pour le gouvernement d’accroitre ses recettes non pétrolières et faire face à la conjoncture internationale impactant négativement sur les recettes pétrolières et l’effort de guerre à consentir pour combattre la secte terroriste Boko Haram, la Lcc a suggéré une forte taxation des tabacs, des produits de luxe et une réduction significative du train de vie de l’Etat, particulièrement budgétivore. Hélas, elle n’a pas été écoutée.
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