Le Premier ministre, Philémon Yang, vient de recevoir sur sa table un préavis de
grève générale. Au total, vingt-deux syndicats des transporteurs terrestres ont
signé ce préavis de grève. Les concernés estiment que les multiples mémoranda
adressés au gouvernement camerounais, et qui énuméraient l’ensemble des
problèmes de la corporation, n’ont pas trouvé de suite. Ils constatent également
qu’à l’exception de la convention collective des transports urbains et
interurbains qui a été signée le 13 novembre dernier, aucune suite positive ne
leur a été réservée. Tout comme ils notent également la dégradation continue des
conditions de travail et la pression du fait de la hausse annoncée des primes
d’assurances è compter du 1er janvier 2010, des prix élevés du
carburant, de la recrudescence des tracasseries policières, du refus de toute
forme de concertation par le ministre des Transports.
C’est forts de tous ces constats que les syndicalistes écrivent au Pm en lui
signifiant de nombreuses doléances. La première porte sur la baisse des primes
d’assurances, au lieu de la hausse prévue dès le 1er janvier prochain. Ils exigent
également la baisse des prix du carburant è la pompe dans la mesure où le cours
du baril du pétrole sur le marché mondial a baissé. Ils demandent pour cela que
le litre de Super soit ramené è 500 Fcfa et celui du gasoil è 475 Fcfa.
S’agissant des tracasseries policières, « redevenues
très nombreuses », les syndicalistes demandent l’application du nouveau
code de procédure pénale dans ses dispositions relatives au contrôle routier.
Ils parlent notamment de la qualité de l’agent verbalisateur, des taux des
amendes et l’utilisation des carnets à souches
Les syndicats estiment également que le ministère des Transports est auteur et
complice de la décrépitude de la profession de transporteur. Ils ont
l’impression que leur autorité de tutelle a démissionné de ses missions
régaliennes, alors que ce secteur a pourtant (selon eux) l’une des meilleures
législations du pays. « Les
différentes directions de ce département ministériel sont tellement engluées
dans des tripatouillages aux fins d’y tirer quelque avantage pécuniaire que
l’objectif fondamental qui est celui de s’arrimer è la politique des grandes
ambitions
a été reléguée aux calendes grecques », écrivent les
syndicalistes.
Sur la base d’autres griefs portés è l’encontre de leur ministère de tutelle,
les syndicats des transports du secteur terrestre émettent deux doléances. La
première est la création d’un office national des transports qui servira
d’interface entre le gouvernement, les transporteurs et les conducteurs
professionnels. La seconde est que des tarifs minima soient désormais homologués
par le ministère du Commerce pour permettre aux professionnels de faire face è
la concurrence déloyale des aventuriers de tous bords. Si ces doléances ne sont
pas prises en compte, « une
grève générale sera observée sur l’ensemble du territoire national è partir du
14 décembre 2009 », menacent les syndicats signataires de la correspondance
adressée au PM. Ce dernier a donc trois semaines pour éviter que la voiture
piégée n’explose.
Source : Le Messager
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