Garga Haman Adji, 3e à l’élection du 09 Octobre avec 3.21% des suffrages a fait savoir qu’il se désolidarisait de l’opposition et de ses velléités de manifestation. Une prise de position qui ne remet pas pour autant en question la légitimité des récriminations, mais qui se veut surtout réaliste.
« C’est naïf de dire que Paul Biya a truqué les élections à son profit et lui demander dans le même temps de les annuler », relaie Le Messager. Celui qui a gagné une place par rapport à l’élection de 2004 affirme avoir peu de foi en la Cour suprême qui l’avait déjà débouté il y a quelques mois : « Je suis le seul à n’avoir pas saisi la Cour suprême parce que je ne lui fais pas confiance. J’avais introduit un recours en Février dernier au sujet de la constitution u Conseil électoral. Mais il n’y a jamais eu de résultat. Il n’est pas possible de faire confiance à une institution dont les dirigeants affichent sur des banderoles leur indéfectible attachement au président de la république, un candidat. Il y a un déni de justice au Cameroun. Donc j’ai refusé d’introduire un quelconque recours.] »
Pour lui, il y a eu régression lors du passage de témoin du ministère de l’Administration territoriale à l’Administration territoriale. C’est 90% d’échec par rapport au Minatd ». En effet, même s’il n’a pas fait de recours, l’ancien ministre juge que l’élection a été biaisée à de nombreux niveaux.
Dans la ville de Maroua, affirme Mutations, les équipes de l’Add, parti de Garga Haman Adji, auraient intercepté près de 25000 cartes électorales frauduleuses. D’après Le Messager, il aurait constaté plusieurs centaines de cartes imprimées plusieurs fois dans la localité de Maroua, certaines renvoyant des arrondissements ne dépendant pas de l’Extrême-Nord, impressions multiples faites pour la « bonne cause », analyse-t-il, précisant au passage n'avoir pas reçu le financement public de la campagne électorale.
Pour autant, il n’est pas prêt à l’appel au soulèvement populaire, affirmant avoir rejeté une proposition de John Fru Ndi de rejoindre le camp des contestataires de résultats du scrutin. S’il considère qu’au vu des nombreuses contestations, le pouvoir se doit de négocier avec l’opposition, il estime que les négociations doivent se faire avant la guerre, pas après : « Les êtres humains négocient après la guerre et des milliers de morts au lieu de le faire avant. Il faut éviter ce genre d’ineptie au Cameroun. Nous sommes tous des Camerounais. Qui veut d’un Cameroun misérable, d’un Cameroun à feu et à sang ? »
Sa démarcation de l’opposition, il la précise dans sa vision des soulèvements éventuels, qui doivent venir du peuple et non pas des leaders politiques, avant de conclure en déclarant qu’il ne sera pas candidat aux législatives de 2012.
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