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        Il n'est pas 
        évident que l'ancien président de l'Observatoire national des élections (Onel), 
        François Xavier Mbouyom, ait le sommeil tranquille depuis jeudi 4 juin dernier. 
        Selon des sources policières, M. Mbouyom a été entendu ce jour-là dans les 
        locaux de la division régionale de la police judiciaire (Drpj) pour le Centre, 
        dans le cadre d'une enquête diligentée par ce service pour faux et usage de faux 
        sur le cachet du notaire Me Mongo Mbog. A en croire des sources proches du 
        dossier, l'ancien président de l'Onel, qui n'a pas nié avoir fait fabriquer le 
        cachet d'un notaire décédé pour en faire usage, a indiqué aux enquêteurs qu'il 
        souhaitait simplement actualiser un acte de vente de terrain qui lui avait été 
        signé par ledit notaire en 1978. 
        Après son audition, M. Mbouyom a été remis en liberté selon les instructions qui 
        avaient été préalablement données par le délégué général à la Sûreté nationale, 
        Edgard Alain Mebe Ngo'o. 
         
        Lequel n'a pas souhaité que l'affaire s'ébruite, encore moins que l'ancien 
        président de l'Onel soit retenu par les policiers malgré ses aveux. "Il a même 
        demandé pardon", a appris Mutations d'une source autorisée. Si nos sources 
        indiquent que la suite à réserver à cette affaire dépend des nouvelles 
        instructions attendues du Dgsn à qui le rapport d'audition a été transmis, les 
        policiers s'interrogent tout de même sur les motivations de Me Mbouyom. Un acte 
        datant de 1978 n'est-il plus utilisable de nos jours ? s'interroge par exemple 
        un policier. Lequel, fait remarquer que l'ancien président de l'Onel avait 
        certainement une autre idée derrière la tête : "falsifier quelque chose sur ce 
        document, par exemple". 
  
                                                                                                 
                                                												
                                                
        C'est un François Xavier Mbouyom un peu confus que nous avons rencontré à son 
        cabinet d'avocat hier après midi au quartier Messa à Yaoundé. Après avoir 
        longuement hésité, nous avons dû expliquer l'objet de notre visite à son 
        assistante, il acceptera finalement de nous recevoir. Suivra un long échange sur 
        l'objet de notre présence. Me Mbouyom indiquera d'entrée n'avoir pas été à la 
        Drpj du Centre. Puis l'ancien président de l'Onel a reconnu avoir " 
        des amis 
        dans la police à qui il peut m'arriver de rendre visite de temps en temps "… Il 
        indiquera par la suite s'être effectivement rendu à la Drpj d'abord " 
        un jour de 
        la semaine dont vous parlez ", puis finalement "c'était jeudi ". Sur les raisons 
        de sa présence dans ces locaux, l'ancien président de l'Onel fait savoir qu'il y 
        est allé déposer un " avis de recherche contre un individu dont vous ne me 
        permettrez de ne pas donner le nom pour des raisons évidentes " pour "une 
        escroquerie foncière contre un de mes clients à Kribi "… 
         
        Sur les accusations de fabrication de faux cachets, c'est avec un sourire en 
        coin qu'il nous lancera " il m'arrive d'en fabriquer pour mon cabinet
        ". 
        Lorsqu'il lui est indiqué que les cachets, objet de sa présence dans les locaux 
        de la police concerne un acte foncier, Me Mbouyom nous lancera " c'est une 
        affaire de notaire ça ". Me Mongo Mbog, décédé, était effectivement notaire. Un 
        notaire, comme le reconnaîtra François Xavier Mbouyom lui-même, qui " a géré la 
        plupart de mes transactions foncières… " et Me Mbouyom de nous renvoyer à la 
        police " si vous voulez en savoir plus". Le chef de la Division régionale de la 
        police judiciaire du Centre, le commissaire divisionnaire Pierre Nith que nous 
        avons effectivement rencontré n'a rien voulu en dire. C'est un cadre de la 
        maison qui nous lancera à notre sortie " Il y a une procédure en cours. Comme 
        vous, nous savons où joindre Monsieur Mbouyom… " non sans nous rappeler les 
        états de service du concerné. Magistrat hors hiérarchie, hors échelle à la 
        retraite, François Xavier Mbouyom a à ce titre notamment occupé la prestigieuse 
        fonction de Procureur général près la Cour suprême avant de devenir avocat, et 
        plus tard, président de l'Observatoire national des élections. Une fonction qui 
        lui a notamment permis de " contrôler " les élections présidentielles de 2004 et 
        les législatives et municipales du 22 juillet 2007… 
  
                                                												
                                                
  
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