Le séjour en terre camerounaise de Sophie de Caen lui aura permis, à travers les
dix sept agences du système des Nations Unies qu’elle coordonnait, de contribuer
à la mise en place de nombreux programmes. Durant la période 2005-2008, le système
tout entier a participé à l’élaboration des projets dans des domaines aussi variés
que l’environnement, la gouvernance, l’éducation ou encore la réduction de la pauvreté.
Le projet d’ « appui au programme national de gouvernance » par exemple, a bénéficié
d’un prêt d’environ 1 000 000 US$ (450 000 000 CFA) pour la période 2005-2007. Il
avait pour objectif de soutenir le Cameroun, à travers le Programme National de
Gouvernance (PNG), dans la mise en place d’actions visant la gestion efficace et
transparente de l’état, l’accès équitable à la justice à travers un système judiciaire
efficace ainsi qu’au renforcement du processus de décentralisation.
Cette démarche a contribué à la reforme du système judiciaire à travers l’adoption
du nouveau code de procédures pénales, le lancement de l’ « opération épervier »,
la mise en place de la cour des comptes, le vote de la loi sur la déclaration des
biens, la promulgation de nouvelles lois sur la décentralisation et à bien d’autres
actions.
En partenariat avec les ex Ministère de la Planification, de la Programmation et
de l’Aménagement du Territoire (MINPLADAT) et Ministère de l’Administration Territoriale
(MINAT), le PNUD a également contribué à la mise sur pied d’un projet d’environ
1 047 072 US$ (471 182 400 CFA), appelé « projet d’appui aux réformes électorales
du Cameroun ».
S’étendant de mai 2005 à décembre 2007, ledit projet avait pour but d’appuyer les
partenaires locaux aux plans des réformes liées à l’informatisation des opérations
électorales et à la sensibilisation de la population en âge de voter pour leur inscription
et leur participation effective aux différents scrutins nationaux. Ce projet a eu
un résultat plutôt mitigé puisque l’informatisation du fichier électoral a suscité
beaucoup de polémiques. De 2006 à 2007, le projet d’ « appui à la gouvernance urbaine
» a bénéficié de 308 000 US $ (138 600 000 CFA) pour développer des stratégies visant
la sécurisation et l’aménagement des grandes villes du Cameroun.
Avec l’appui des partenaires locaux comme le FEICOM, les municipalités, l’Association
Camerounaise de Lutte contre les Violences
faites aux Femmes (ALVF), l’administration
pénitentiaire, des initiatives déjà existantes telles que le projet « villes plus
sûres » ont été renforcées. Les villes de Douala et Yaoundé ont de ce fait servi
de champ d’expérimentation à la prévention de la délinquance urbaine. Ce projet
a par exemple soutenu le partenariat ALVF- mairie de Yaoundé II pour la prise en
charge psychologique et juridique des femmes violentées. La mairie de Yaoundé II
à Tsinga a également été soutenue dans la mise en place des comités de vigilance,
des conseils de quartier ainsi que la réhabilitation de l’éclairage public dans
toute sa zone de compétence. Des championnats de vacances ont été organisés à Yaoundé
et à Douala afin d’occuper les vacanciers. Parmi les autres institutions ayant bénéficié
de l’appui du système des Nations Unies au Cameroun on peut noter l’ex ministère
de l’environnement et des forêts qui a pût actualiser son plan national de Gestion
de l’Environnement (PNGE) et le ministère de l’éducation de base qui a amélioré
le taux de scolarisation des enfants défavorisés.
Outre ces réalisations non exhaustives, Sophie de Caen laisse des projets d’envergure
en cours de finalisation. Il s’agit par exemple du projet « Changer d’Habitudes,
s’Opposer à la Corruption » (Choc Cameroun) avec un budget total de 1 390 000 US$
(625 500 000 CFA). D’une durée de 2 ans (février 2007- décembre 2009), Choc Cameroun
vise l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption et sa
mise en œuvre, l’application de la convention des Nations Unies contre la corruption,
l’appui des institutions de lutte contre la pauvreté pour leur indépendance, leur
opérationnalisation et leur budgétisation puis le renforcement des capacités de
la société civile dans la lutte contre la corruption. Ce projet bénéficie de l’appui
de partenaires étrangers tels que la Banque Mondiale, les États-Unis, la Grande-Bretagne
et le Canada. Le travail est fait localement avec le gouvernement camerounais à
travers ses comités nationaux de lutte contre la corruption.
On note aussi le début de réalisation du plan cadre des Nations Unies pour l’aide
au développement « UNDAF 2008-2012 » qui définit, en conformité avec les priorités
gouvernementales, les grands axes de collaboration à l’exemple du renforcement des
capacités des institutions publiques et des acteurs de la société civile. Tous ces
plans s’inscrivent en grande ligne dans le partenariat bailleurs de fonds-gouvernement
camerounais pour la réduction de la pauvreté.
L’une des dernières actions de Sophie de Caen au Cameroun fut sa participation,
aux côtés de l’UNICEF en février 2008, à la prise en charge des réfugiés de la guerre
civile tchadienne à Kousseri. Désormais Directeur à New York du secrétariat chargé
de la gestion des fonds espagnols pour la mise en œuvre des « Objectifs du Millénaire
», ce cadre des Nations Unies a été adjoint au représentant résident du PNUD en
Égypte avant d’être affectée au Cameroun
Source: Africatime
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