Les enseignants membres du syndicat national de l’enseignement supérieur (Synes) étaient déjà en ordre de bataille, lorsqu’un communiqué signé de son secrétaire général, le Pr Alexis Téguia, leur a été ventilé en catastrophe hier. Le communiqué indique qu’à la suite de leur mot d’ordre de grève, le Synes « a été invité à une rencontre avec Monsieur le Ministre de l’enseignement supérieur pour discuter des problèmes à l’origine du mot d’ordre de grève».
Au terme de cette éance de travail, le bureau national du Synes «décide de suspendre le mot d’ordre de grève pour permettre au gouvernement de la République d’apporter des solutions idoines aux problèmes posés dans les délais annoncés par M. le Ministre. Invite les enseignants des universités à rester mobilisés et vigilants».
Il faut dire que les enseignants depuis plusieurs mois, ne cessaient de grincer des dents. Au cours de la réunion du Synes jeudi dernier à Yaoundé, les points inscrits à l’ordre du jour, notamment celui relatif au dysfonctionnement du fonds spécial à la modernisation de la recherche universitaire décidé par le chef de l’Etat en 2009, ont été étudiés. Il en ressort que depuis lors, tout ne baigne pas dans l’huile.
D’où le mot d’ordre de grève signé du Pr Alexis Téguia, secrétaire général de ce syndicat. Au total une dizaine d’observations. Notamment, «le non paiement de la première tranche de la prime spéciale pour la modernisation de la recherche pour le compte de 2014 rendu au 24 avril 2014». Aussi, le Synes fustige «le refus du dialogue par le Minesup, notamment le refus d’accorder l’audience à une délégation du Ben conduite par son secrétaire général» ; «le silence du Minesup face aux différentes correspondances du Synes» ; «la non convocation de la réunion annuelle statutaire de répartition de la prime pour 2014» ; «la gestion opaque du compte spécial d’affectation à la modernisation de la recherche» ; «la non publication de la liste nominative des bénéficiaires».
Le Synes constate aussi avec regret que « certains assistants recrutés dans le cadre des 25 000 jeunes, à la fonction publique continuent d’attendre l’apurement de la 4ème tranche de cette prime » ; ainsi que «la dégradation générale des conditions de travail (enseignements et recherches) sur les campus des universités d’Etat du fait du vote et la mise en exécution tardifs des budgets des universités d’Etats».
In fine, le Synès remarque de façon générale, que le paiement de cette prime qui se chiffre à 14 milliards Fcfa, ne respecte pas le calendrier et les objectifs prescrits par le chef de l’Etat, et ce malgré les multiples rappels dont le dernier remonte à la date du 24 février 2014.
Si les complaintes sont nombreuses, le Ben du Synes a cependant trois priorités : d’abord, «l’augmentation substantielle des montants alloués aux enseignants sur la base des 14 milliards votés par l’assemblée nationale en sa dernière session budgétaire pour le strict respect du programme triennal d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du supérieur» ; ensuite, «le paiement sans délais de la 1ère tranche pour l’année 2014 de la prime spéciale pour la modernisation de la recherche à tous les enseignants et au même moment sans aucune discrimination dans le temps» ; et enfin, «le paiement en régularisation de la dernière tranche de la prime aux assistants recrutés dans le cadres des 25 000 jeunes pour l’année 2012».
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