Les clients d'un restaurant Dakéré à Douala
Restaurant sénégalais La Terranga au quartier Akwa à Douala, il est 12 heures. Dans la salle, les chaises sont toutes occupées. Des bruits de plats et de cuillères sont incessants en ce début d'après-midi. Les premiers clients déjà servis et dégustent avec appétit. Une jeune fille d’un teint clair déambule dans toute la salle. Elle, c’est Aïcha, la serveuse de la Terranga. Toutes les secondes, elle est sollicitée par les clients : « Aïcha par ici, Aïcha par là ». La jeune fille n’en peut plus. Elle s’échappe parfois pour prendre un verre d’eau avant de reprendre le travail. Au comptoir, elle se bat avec la commande des clients et les comptes du patron.
Depuis plusieurs années déjà, les restaurants sénégalais (communément appelé « Dakéré ») comme la Terranga font le bonheur des travailleurs et habitants de ce coin. La « bouffe » est prête ici autour de midi. Le menu généralement accroché à l’entrée du restaurant est le même tous les jours : riz sénégalais, riz Yassa, rognon, bifteck, spaghettis sautés avec de la viande, lait caillé, poisson et poulet braisé, riz agrémenté de sauce arachide et viandes archée. Les prix des plats oscillent entre 500 et 2000 francs Cfa. Le client a également la possibilité d’emporter son plat. Toutefois, il doit ajouter une somme de 100 à 200 francs Cfa sur la facture ordinaire, représentant le prix du plat en plastique.
Comme rafraîchissants, ces restaurants offrent entre autres des jus d’oseilles, des gingembre et de la bière de maïs (le bil bil). Annette Kayo est commerciale dans une entreprise d’assurance. Elle explique qu’elle ne passe pas une semaine sans se régaler au moins deux fois dans ce restaurant. Dans plusieurs entreprises, c’est d’ailleurs devenu un rituel tous les après midi. Quelques responsables de ces restaurants sénégalais ont d’ailleurs mis sur pied des livraisons à domicile compte tenu de la demande.
Youssouf, gérant d’un restaurant sénégalais, explique que pour un bon restaurant il faut employer en moyenne une dizaine de personnes. En général, dans ces restaurants, la préparation et la cuisson des plats est réservée aux ressortissants sénégalais. Quelques gérants de ces restaurants recrutent des filles de nationalité camerounaise pour assurer le service. Quant à la caisse, les patrons assurent en général eux même la gestion.
Quelques ressortissants du Mali et de la Guinée se sont déjà spécialisés dans ce type de restaurants. Installés dans des quartiers résidentiels comme Akwa et Bonanjo, les marchés, les alentours de l’université de Douala, les restaurants sénégalais se sont fait au fil du temps un nom et une réputation. « J’adore les restaurants sénégalais. La cuisson des plats y est très spéciale et appétissante. », apprécie Adeline Tsafack, à la sortie du restaurant sénégalais de l’université de Douala. Elle confie que depuis son arrivée à l’université, c’est dans ce restaurant qu’elle s’approvisionne au quotidien.
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