Le capitaine Leinyui Tah Felix, jusqu’ici commandant de
compagnie de gendarmerie de Kaélé a trouvé la mort au front dans la matinée du
28 octobre 2008, lors d’une descente dans le repaire de coupeurs de route dans
la localité de Mizao aux fins de tenter de libérer des otages. Un coin réputé
pour avoir abrité plusieurs gangs de malfaiteurs et qui fait encore le cauchemar
de ses habitants. Selon des informations concordantes, six ravisseurs armés
jusqu’aux dents ont fait irruption dans la localité de Mizao dans la nuit du 24
au 25 octobre 2008, avec à la clé, la prise en otages de six personnes, tous
éleveurs appartenant à deux bergeries de la localité. Entre temps, deux
individus sont libérés pour aller recouvrer la rançon qui s’élevait à 8 millions
Fcfa.
Les ravisseurs ayant exigé que le versement ait lieu le mercredi 28
octobre 2008 à 16 heures précises près de leur tanière. Les otages libérés vont
plutôt informer les éléments de forces de maintien de l’ordre sur la situation
et la conduite à tenir. Le commandant de compagnie de gendarmerie de Kaélé est
ainsi alerté et prépare ses troupes pour ratisser les lieux indiqués. Lui et ses
six éléments décident de passer à l’offensive avant l’heure du rendez-vous. A
neuf heures de la matinée, à la tête de six gendarmes, ils foncent vers les
lieux indiqués par les otages libérés.
Mais c’est sans savoir que les malfrats ont pris des précautions extrêmes pour
ne pas être surpris. Les ravisseurs vont intelligemment se poster à une centaine
de mètres avant le lieu indiqué, question de se mettre à l’abri de toute
surprise désagréable. Mais dans leur progression vers le lieu de la remise du
pactole, le capitaine Leinyui Tah Felix est accueilli par une rafale. Ses
éléments sous le coup de la frayeur prennent la poudre d’escampette tandis que
les ravisseurs s’enfuient également. C’est donc dans cette circonstance
malheureuse que celui qui tenait encore les rênes de cette "île aux coupeurs de
routes" depuis quatre ans trouve la mort.
Son corps a été aussitôt acheminé directement à l’hôpital provincial de Maroua
dans l’après-midi. Ce malheureux événement vient ainsi compromettre tous les
efforts entrepris par cet officier de la gendarmerie pour "curer" la localité de
Mizao et partant le redoutable département du Mayo Kani sous la coupe des
coupeurs de routes et de ravisseurs. L’on se souvient qu’en début du mois
d’octobre, le commandant de compagnie de Kaélé a fait l’exploit de retrouver au
fond de la tanière des coupeurs de route un véritable arsenal de guerre composé
de neuf fusils Kalachnikov et des munitions. Est-ce pour cette découverte que
les coupeurs de route l’attendaient au tournant ? Difficile à dire dans un
contexte où règne un climat de suspicion au sein même des populations de Mizao.
Certaines informations laissent entendre que parmi ces populations se retrouvent
beaucoup d’indics de ces malfrats. Le commandant de légion de gendarmerie de
l’Extrême-Nord, le colonel Pierre Louba Zall est immédiatement descendu à Kaélé
pour faire le constat et procéder à une éventuelle opération de ratissage.
Débutée hier mercredi 29 novembre 2008, l’opération qui bénéficie de l’appui du
Bataillon d’intervention rapide, passe la localité au peigne fin pour retrouver
d’éventuels indices. Le sort des quatre autres otages reste également
préoccupant. Source : Le Messager
Voir aussi : Révélations sur l’officier abattu
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