Cavaye Yéguié Djibrill inquiété dans une affaire de faux
                                                 												 
                                                
       
        Le 11 août 2008, une lettre de recommandation portant la signature de Cavaye 
        Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale est adressée à Antoine Bikoro 
        Alo’o, directeur général du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic). 
        Elle porte en objet : “Déblocage de payement”. Dans cette correspondance, il est 
        écrit : “Je viens auprès de votre bienveillance, solliciter une aide à un ami le 
        nommé Sama Gwanyalla, directeur général de la société Cargo management services 
        limited (Camas)”. Le 10 octobre 2008, le Dg du Cnic cote le dossier au directeur 
        financier pour paiement : “Bien vouloir payer la moitié des sommes dues en 
        attendant les résultats du contrôle que j’ai instruit depuis bientôt trois 
        mois”, précise M. Bikoro Alo’o. 
         
        Mais le directeur financier relève des traces qui font douter de l’authenticité 
        de cette correspondance et les rapporte à son patron : les armoiries, la 
        présentation, le style, les fautes et les ampliations lui paraissent en effet 
        étranges. “La démarche en elle-même nous a fait tiquer. Ce qui a amené le Dg à 
        faire certaines vérifications du côté de Yaoundé. C’est ainsi qu’on se rend 
        compte que cette lettre n’émane pas de Cavayé Yeguié Djibril ”, explique un 
        collaborateur du Dg du Cnic. “D’ailleurs, nous avons reçu instruction de la 
        présidence de l’Assemblée nationale de faire toute la lumière sur cette 
        affaire”, ajoute notre source. De son côté, Gwanyalla, le Dg de Camas dit ne pas 
        se reconnaître dans cette démarche. “Le nom qui est porté n’est pas le mien. Je 
        suis Dinga Gwanyalla Raymond et non Sama Gwanyalla. Croyez-vous que je peux 
        faire l’erreur sur mon nom si j’étais l’auteur de cette lettre?”, se défend-il. 
         
        Sentant l’arnaque, le Cnic a décidé de porter plainte à la légion de gendarmerie 
        du Littoral où une enquête est ouverte. Deux personnes ont déjà été entendues 
        dans le cadre de cette sombre affaire : Gwanyalla, le Dg de Camas et maire de 
        Bali-Mezam comme l’indique la lettre de recommandation du Pan et un certain El 
        Hadj Hassana. A en croire des sources proches de l’enquête, certains aveux ont 
        été déjà faits. Selon toute vraisemblance, il s’agirait d’un réseau bien huilé 
        qui utiliserait le nom du Pan dans de cas de trafics d’influence. Une troisième 
        personne, cerveau présumé de ce montage, actuellement en fuite serait activement 
        recherchée. 
  
                                                                                                 
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        L’affaire porte sur une créance de près de 150 millions Fcfa que la société 
        Camas réclame. Elle détenait depuis deux ans l’exclusivité des prestations de 
        transit au Cnic. En avril 2008, sur une facture de plus de 300 millions Fcfa, la 
        moitié est payée par l’ancien Dg du Cnic. “Depuis lors, le nouveau Dg n’a plus 
        payé aucune facture et a rayé la société Camas de ses prestataires pour la 
        remplacer par Saga ”, affirme Raymond Dinga Gwanyalla. Au Cnic, on répond que 
        c’est parce que ces factures font l’objet d’un contrôle strict sur la conformité 
        des prestations et des débours. “Il faut dire que la société en question a été 
        payée en partie, mais je me réserve d’une marge de rétention au cas où les 
        contrôles en cours viendraient à démontrer une surfacturation, une tentative de 
        double paiement ou le paiement d’une prestation non exécutée ”, précise A. 
        Bikoro. 
         
        Et pour cause, on aurait découvert sur trois des factures déposées par Camas des 
        surfacturations évaluées à 7 millions Fcfa, représentant les avantages douaniers 
        accordés au Cnic. “Cela est assimilé à un usage frauduleux des avantages 
        douaniers qui ne sont autres que des exonérations accordées au Cnic”, affirme 
        Antoine Bikoro. Mais Dinga Gwanyalla déplore cette situation qui a causé du tort 
        à sa société qui a été suspendue par la Douane et scellée par les Impôts et a 
        été obligée de se séparer d’une bonne partie de son personnel… Source : Le Messager
  
                                                												
                                                
  
                                                												
                                                
  
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