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Cameroun : Bibi Ngota est mort en prison
(22/04/2010)
Le directeur de publication du journal Cameroun Express était détenu dans le cadre d’une affaire de détention d’un document confidentiel qui donnerait la preuve que des commissions ont été perçues par des hauts responsables de la République, lors de l’achat du bateau hôtel dénommé Rio Del Rey et actuellement affecté au Bir Delta.
Par Redaction Bonaberi.com (Augustin Elimbi)
Ngota Ngota Cyrille Germain, plus connu sous le nom de Bibi Ngota est décédé dans la nuit du 21 au 22 avril 2010, à la prison centrale de Kondengui. Bibi Ngota, directeur de publication du journal « Cameroun Express » était détenu depuis le 10 mars 2010. Serge Sabouang, le directeur de publication du bimensuel « La Nation », Robert Mintya Meka le directeur de publication de « Le Devoir » et lui étaient en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui pour une affaire de détention d’un document confidentiel qui serait un faux. Hervé Nko’o, reporter de l’hebdomadaire Bebela, le 4ème journaliste concerné par cette affaire, est porté disparu.

Dans la matinée du 22 avril 2010, Jean-Bosco Tchoubet, le promoteur de la radio Tbc a été autorisé à entrer dans la prison centrale de Kondengui pour y récupérer le corps de Bibi Ngota. Pendant ce temps, des dizaines d’autres journalistes l’attendaient à l’entrée de la prison. Le corps, emballé dans un drap a ensuite été conduit à la morgue du Centre hospitalier universitaire (Chu) et c’est à ce moment que les draps ont été ouverts et que les journalistes présents ont pu constater qu’il ne présentait pas de traces de torture physique. Toutefois, selon les témoignages de ses proches, il souffrait d’hypertension artérielle et d'une hernie, et n’aurait pas eu l’autorisation de sortie pour se soigner. Une réunion de crise entre journalistes est prévue ce jour à 18h, pour établir la ligne de conduite à suivre.

Le document à l’origine de cette affaire serait un document confidentiel impliquant Laurent Esso, le secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR). Ce document qui serait daté du 20 juin 2008 serait « une instruction donnée par M. Esso à l’administrateur - directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Adolphe Moudiki, de payer une commission globale de 1,342 milliard FCFA à MM. Dooh Collins, Antoine Bikoro Alo’o et Dayas Mounouné, respectivement consultant, directeurs généraux du Chantier naval et du Port autonome de Douala, la métropole économique. Cette somme représente des « frais de commission » dans le cadre de l’acquisition d’un bateau-hôtel par la SNH, dont le président du conseil d’administration n’est autre que le SG/PR », selon le correspondant de l’agence de presse APA, qui dit détenir une copie dudit document.

Il s’agit d’un bateau hôtel dénommé « Rio Del Rey », actuellement affecté au Bir Delta, l’unité armée créée pour sécuriser la zone de Bakassi. Ce bateau a été acquis selon Snh info, à 17 milliards de Fcfa à la Turquie. Il se dit que ces journalistes auraient tenté d’extorquer de l’argent à Laurent Esso en échange de leur silence. Les journalistes disent plutôt avoir rencontré Laurent Esso uniquement pour recouper l’information. Laurent Esso, par ailleurs président du conseil d’administration de la Snh, qui ne reconnaît pas avoir signé ce document, a plutôt porté plainte pour « faux, usage de faux et imitation de signature de hauts responsables ».


Les quatre journalistes concernés par cette affaire avaient déjà été gardés et entendus dans un lieu secret. A leur sortie de prison, Henriette Ekwé, le directeur de publication de Bebela avait publié un communiqué de presse dans lequel elle déclarait:

« La Direction de publication de BEBELA a été informée de l'enlèvement par des hommes en civil de son reporter Simon Hervé Nkoo le 5 février 2010 avec d'autres journalistes dans l'affaire de la détention et de l'exploitation d'un courrier apparemment signé du Secrétaire Général de la Présidence de la République. (…).A sa sortie, il présentait de graves troubles psychologiques et des signes physiques de traumatismes. A l'évidence, Simon Hervé Nkoo a été soumis à des actes barbares de tortures indignes d'un Etat de droit :
- Cellules sans ouvertures extérieures, éclairées en permanence par de gros projecteurs pour priver les suppliciés de sommeil.
- Troubles de sommeil par le bruit constant d'écoulement d'eau ;
- Passages et séjours dans des cellules anormalement froides alors que les détenus sont entièrement nus ;
- Interdiction de toilettes pour uriner. Il faut le faire sur place lorsqu'il vous en vient l'envie ;
- sommeil interrompu la nuit pour la chambre de tortures où l'on " traite " les détenus jusqu'au petit matin ;
- Application de coups de barres de fer à béton de 10 sur la plante des pieds entraînant blessures et ecchymoses, puis les bourreaux passent un chalumeau allumé à quelques centimètres des blessures pour en raviver la douleur, puis on fait sautiller le supplicié sur du gravier en le forçant à chanter ;
- Balançoire : ligoté comme une bête prête à rôtir, on fait tourner la barre de fer tandis que des coups pleuvent sur le dos des suppliciés. Des coups assénés au choix, avec des tuyaux en caoutchouc, des chaînes ou du fer à béton de 10 ;
- Supplice du fût d'eau, où l'on plonge la tête des victimes dans l'eau jusqu'à la limite de la noyade ;
- Séances de torture " supplémentaires " infligées aux journalistes lorsqu'ils refusent d'ingurgiter des urines macérées depuis des semaines dans des seaux ;
- Maintien des journalistes dans une cellule ouverte régulièrement visitée par les bourreaux à toute heure du jour ou de nuit, qui distribuent à la volée des coups de chaînes sur les dos ensanglantés ;
- Isolement total, pas de contact avec l'extérieur. Perte de toute notion du jour ou de nuit. Les bourreaux se régalent des plateaux repas apportés par les familles et ils distribuent aux suppliciés tous les jours, quelques bananes et deux comprimés de paracétamol ;
- Aveux forcés sous la menace de la torture à rédiger sur des piles de feuillets tout au long de leur détention illicite
».

Ngota Ngota Cyrille Germain était né le 25 janvier 1971 et était père de deux enfants.




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