Par une note datée du 3 avril 2008 dont, le vice Premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux informe le secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso, de l’arrestation effective des deux ex-ministres et leurs collaborateurs et du déroulement de la procédure engagée contre eux. “ J’ai l’honneur de porter à votre haute connaissance que dans le cadre de l’affaire des Programmes Sida-paludisme-tuberculose, les nommés Olanguena Awono Urbain, Okalla Abodo Raphaël, Fezeu Maurice et Wang Hubert ont été interpellés le 31 mars 2008.
Informés des motifs de leur interpellation, ils ont été gardés à vue à la Direction de la police judiciaire à Yaoundé. Dame Hia Rose, coordonnatrice du Groupe technique provincial du Sida pour le Sud-Ouest à Buéa a été interpellée par la Division provinciale de la police judiciaire de cette province pour être transférée à Yaoundé”, écrit-il. Avec force détails, le Minjustice explique comment l’ex-ministre de la Santé publique a nié en bloc ce qui lui était reproché, soutenant que les programmes de lutte contre les pandémies étaient gérés au quotidien par ses collaborateurs.
Toutefois, relève-t-il, au cours d’une perquisition opérée “ en bonne et due forme ” chez Olanguena, un certain Ngono Sylvain Stéphanie a tenté de faire obstruction, en essayant d’emporter dans sa fuite deux valisettes. “ Le dépouillement de ces valisettes a permis de saisir entre autres des chéquiers, des carnets d’épargne, un passeport diplomatique, un bon de caisse d’une valeur de 50 000 000 Fcfa appartenant à l’intéressé. Des réquisitions ont été adressées aux banques aux fins d’identifier les comptes des suspects, de les bloquer et de délivrer les historiques ”, dit la note. Olanguena a qualifié cette tentative de soustraction des valises “ d’incident malheureux, et s’en est excusé ”, explique Amadou Ali.
Abah Abah ne s’en souvient plus
Dans cette correspondance, le Minjustice informe la présidence de la République que dès les premières auditions, l’ex-argentier national, notifié des faits mis à charge, “ les a niés prétendant le caractère lointain ”, reconnaissant tout de même avoir signé un protocole avec le Crédit foncier. Il a “ affirmé avoir débité le compte ouvert à la suite dudit protocole pour payer les primes, salaires des temporaires et bien d’autres dépenses à travers dames Mballa Evina, Mbadjong Ndjepang Marthe Chantal et Tanyi Mbianyor ”,poursuit le Minjustice.
Concernant le trou de 6 milliards Fcfa constaté entre la somme recouvrée et celle versée au Crédit foncier, le “ golden boy ” déclare ne pas en savoir grand-chose. Amadou Ali informe aussi Etoudi de l’interpellation de Etogo Mbezele Luc Evariste, qui a été élargi compte tenu de “ son état de santé préoccupant. ” Appelé à s’expliquer sur “ le détournement de la somme de 15 000 000F CFA perpétré à travers la perception illégale des frais d’assiette et de recouvrement sur la base du protocole d’accord de 2% signé avec Edou Joseph, à l’époque Directeur Général du Crédit Foncier du Cameroun ”, Etogo a expliqué qu’il s’agit là de “ petits moyens ” mis à sa disposition par le Cfc pour “ des casse-croûtes et le transport. ”, ironise Amadou Ali.
Source: Le Messager
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