Le premier président camerounais, Ahmadou Ahidjo, devrait finalement retrouver ses terres natales dès 2010, alors qu'il est décédé et enterré à Dakar, au Sénégal, depuis le 30 novembre 1989.
Un journal camerounais a affirmé le 26 juin dernier que le président Biya avait dépêché à Dakar du 8 au 14 juin dernier son conseiller spécial, Martin Belinga Eboutou, auprès du chef de l'Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, pour aborder les modalités de ce rapatriement.
Au terme de ce séjour, un accord aurait été conclu entre la famille de l'ancien président et l'émissaire camerounais.
«Si effectivement cette annonce se confirmait, ce serait quelque chose de positif pour le Cameroun que le corps de son premier chef de l'État puisse revenir au Cameroun pour être inhumé», a estimé Mathias Eric Owona Nguini, socio-politicien et enseignant à l'Université de Yaoundé II.
Paul Biya avait déclaré à la chaîne de télévision France 24 le 30 octobre 2007, que le retour de la dépouille du premier président camerounais « était une affaire familiale», souhaitant clore le débat sur son prédécesseur.
Aujourd'hui, «si un tel geste est entrepris, cela ne va pas non plus sans calcul politique, c'est l'expression de la volonté politique du président Paul Biya en perspective des prochaines échéances présidentielles d'apparaître comme un homme politique qui a la capacité à défendre toujours la logique de la réconciliation nationale», analyse monsieur Owona Nguini.
Arrivé au pouvoir en 1960, Ahmadou Ahidjo a été le premier président de l'Etat indépendant du Cameroun, c'est-à-dire la partie francophone du pays, puis de la République unie du Cameroun pendant 22 ans.
Conformément à la Constitution, il quitte ses fonctions en 1982. Son successeur ne fut autre que le premier ministre de l'époque et actuel chef de l'État, Paul Biya. Deux ans plus tard, en 1984, il est contraint à l'exil après un coup d'État manqué contre le pouvoir de Yaoundé.
Il fut d'abord condamné par contumace par les autorités de Yaoundé avant d'être réhabilité en 1991 par le président Paul Biya. Mais malgré sa réhabilitation, sa dépouille n'était jamais revenue au pays.
Source : Gabon Eco
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