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Cameroun : A la découverte de Kamga Franck, jeune boulanger de 27 ans
(18/02/2009)
Né il y a 27 ans dans le département du Haut Nkam, dans l’Ouest du Cameroun, Kamga Franck Etienne a décidé de se lancer dans la pâtisserie après avoir été contraint d’arrêter ses études en classe de 3ème. Bonaberi.com l'a rencontré.
Par Rédaction Bonaberi.com (Eric Y. & Casimir W.)
Le Jeune Kamga Franck Etienne, boulanger à Douala
Le Jeune Kamga Franck Etienne, boulanger à Douala
Né il y a 27 ans dans le département du Haut Nkam, dans l’Ouest du Cameroun, Kamga Franck Etienne a décidé de se lancer dans la pâtisserie après avoir été contraint d’arrêter ses études en classe de 3ème. Depuis trois ans, armé de courage et motivé, ce jeune Camerounais célibataire continue de faire vivre cette activité qui, en plus d’être une passion qui le berce depuis la tendre enfance, lui permet aussi de subvenir à ses besoins quotidiens. Bonaberi.com est allé à sa rencontre dans la mini-pâtisserie qu’il a ouverte à Douala. Portrait.

Bonjour Franck Etienne, vous vous êtes lancés dans la pâtisserie après avoir arrêté vos études en 3ème.

Cela n’a-t-il pas été difficile pour vous et ne rêviez vous pas de faire autre chose comme activité, être ministre, médecin ou directeur d’entreprise en poursuivant de grandes études ?


Mes études se sont arrêtées en classe de troisième parce que mes parents, à un moment donné, ne disposaient plus de moyens pour pouvoir subvenir aux besoins de toute notre famille. Sinon, il est clair, même si la pâtisserie est une passion que je porte avec moi depuis tout jeune, que je ne me serai pas directement lancé dans cette activité. Mais bon, c’est la vie, on ne fait pas toujours les choses comme on veut.

Comment s’est passée votre transition à la pâtisserie ?

Etant adolescent, la meilleure méthode pour me rendre heureux était de me faire manger une bonne petite pâtisserie. Je dois dire que j’en raffolais particulièrement, un peu plus, peut-être, que la plupart des jeunes de mon âge. Je crois que c’est là qu’a réellement commencé le début de la séduction. Au fur et à mesure que je grandissais, je n’arrêtais pas de me poser la question de savoir quelle était la manière de concevoir ces délicieux produits. Ainsi, lorsque j’ai dû arrêter l’école, mon choix n’a pas été très compliqué, vu qu’il fallait que je trouve dans l’urgence une activité pour épauler mes parents et une partie de la famille à mon petit niveau.

Comment avez-vous commencé ? N’était ce pas difficile et n’étiez vous pas trop jeune ?

Je n’étais pas particulièrement jeune quand j’ai commencé. En tout cas, j’étais dans l’obligation de me débrouiller au vu de la situation financière familiale. A ce moment, je ne savais pas trop comment j’allais faire pour me lancer dans la pâtisserie ou dans une quelconque activité. C’est un ami qui m’a proposé de l’aider dans la confection et la vente de certains types de beignets en me disant que c’était un business qui pouvait nourrir son homme, surtout si l’on disposait d’un bon emplacement. Fauché comme j’étais, n’est ce pas j’ai accepté. Il m’a conduit chez l’un de ses frères qui m’a finalement formé pendant 1 mosi. J’ai ensuite, de fil en aiguille, en jonglant par ci par là, réussi à collecter la somme de 250 000 FCFA qui m’a permis de faire décoller l’activité. Je ne regrette rien aujourd’hui.

Quels produits avez-vous décidé de vendre en priorité à l’époque ?

Pour moi, dans cette activité, il n’y avait pas de priorité au début. Je savais juste que j’avais besoin de farine, de levure, de sucre et de diverses crèmes. Il n’y avait pas de priorité particulière. C’était « ou tu fais ou tu ne fais pas ».

Bon, actuellement quels sont les types de gâteaux que vous proposez

Actuellement, je fais quatre types de produits : les beignets soufflés, les gâteaux que j’appelle en général « coquille d’œuf », les beignets sucrés et les beignets fourrés. Tous ces types de produit ont le même prix, à savoir 50 FCFA. Je vends aussi du lait que j’achète à une dame pour accompagner les pâtisseries en question.


Le jeune boulanger en pleine cuisson de beignets
Le jeune boulanger en pleine cuisson de beignets
On suppose que la farine doit être votre ingrédient principal, et le plus important. De combien de kilos de farine avez-vous besoin par jour et quels sont vos revenus journaliers sur cette base, si ce n’est indiscret ?

En général, j’utilise plus ou moins 10 kgs de farine par jour. Après avoir mis de côté mes autres charges journalières, je me retrouve en moyenne avec 3000 FCFA par jour. Ce n’est pas énorme en principe, mais ça me fait quand même dans les 70 à 80 000 FCFA par mois. C’est déjà ça.

Quels sont vos futurs projets ?

Bon, mon projet est assez basique pour quelqu’un qui s’est lancé dans cette activité ça fait déjà quelques années. Je souhaite tout simplement pouvoir continuer de développer mon activité pour, à moyen terme, pouvoir ouvrir une grande boulangerie et proposer de nombreux autres produits à mes clients. J’espère que cela pourra se faire d’ici même 5 ans comme ça.

Quels sont les matériaux et les instruments indispensables pour avoir des beignets de grande qualité comme les vôtres ?

Il faut une balance avant tout. Car nous avons à tout moment besoin de cet appareil pour peser la quantité de farine qu’on utilise. Ensuite, il faut une masseuse pour étaler la pâte, un coupe pâte, un four à gaz et des petits ustensiles divers comme des plateaxu, par exemple.

Dans ce genre d’activités un peu informelles comme la vôtre, la question de l’hygiène est quand même relativement importante. Etes-vous sûr que dans ce genre d’endroit où vous avez installé votre mini pâtisserie, vous respectez toutes les conditions d’hygiène pour fabriquer des produits alimentaire ?

Sachez que nous faisons tout pour que les conditions d’hygiène soient irréprochables. Depuis les nombreuses années que je fais ce métier, aucun de mes clients ne s’est jamais plaint d’un quelconque malaise dû à la consommation de mes produits.

Travaillez-vous seul dans votre pâtisserie ?

J’ai embauché un jeune garçon qui est chargé de pétrir la pâte. Je suis de mon côté chargé de la cuisson. Donc à l’heure où je vous parle nous sommes deux.

Quels sont vos types de clients en général et parmi vos produits, quels sont les plus sollicités ?

Les élèves de lycée sont mes meilleurs clients, au vu de la position géographique de ma pâtisserie. Je suis globalement entouré par des établissements scolaires et il est donc facile pour moi d’attirer cette clientèle. Hormis cela, on a aussi beaucoup d’adultes qui passent aussi déguster de temps en temps.
Pour les produits les plus sollicités, ce sont les beignets soufflés qui passent énormément sur le marché. Ensuite, viennent les « coquilles d’œuf », puis les beignets sucrés et les fourrés qui arrivent en dernière position. Le lait est presque naturellement toujours sollicité pour accompagner les beignets.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui voudraient faire comme vous ?

Je ne peux que les encourager, tout en leur disant néanmoins qu’il vaut mieux faire ce métier par choix et par passion plus que par contrainte ou par accident de la vie. Maintenant, si c’est vraiment ce qu’on veut faire de sa vie, alors, comme pour tout, il faut être persévérant et faire preuve de beaucoup de concentration dans ce qu’on fait, car il s’agit de l’alimentation des gens qui vont consommer ces produits. Donc ils doivent être à la hauteur des attentes, autant sur le plan de l’hygiène que sur le plan du goût et du confort buccal. Dans tous les cas, ce n’est pas le genre de métier avec lequel on gagne bien sa vie en début de carrière. Il faudra être très très patient.

Un dernier mot pour les internautes ?

Je tiens tout simplement à remercier tous ceux qui apprécient ce que je fais à Douala et qui passent souvent consommer mes produits. Je remercie aussi tous les internautes et Bonaberi.com de m’avoir donné cette tribune pour m’exprimer et parler de ce métier que j’exerce. Je souhaite beaucoup par ailleurs de courage à tous les jeunes Camerounais qui se battent de par le monde, au Cameroun et ailleurs. Sachez que l’avenir de ce pays est entre nos mains.



Quelques photos de Kamga Franck Etienne























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