La prostitution vit de beaux jours à Yaoundé
A Yaoundé, le lieu dit Miniferme au quartier Melen draine tous les soirs, de
nombreuses prostituées. De l'adolescente à la femme du troisième âge, toutes les
classes sont représentées et les profils sont toujours disponibles. Lydie E. est
justement l'une de ces jeunes femmes qui ont choisi le commerce du sexe. Elle le
fait depuis l'adolescence et ne s'en cache pas. "Les camerounaises sont
hypocrites. On se connait toutes. Cette activité dont tout le monde parle, ne se
fait pas au hasard ", confie-t-elle.
Pour se positionner sur ce marché, poursuit Lydie, beaucoup de débutantes
recourent aux drogues légères, et s'empiffrent d'alcool, pour "chasser la
honte". La mise en valeur des seins et du postérieur devient une obsession
lorsqu'on veut décrocher le partenaire le plus offrant. C'est le lieu de
découvrir les tenues les plus extravagantes : mini-jupes, petites culottes, dos
et ventre dehors. L'objectif que se fixe Lydie et toutes les autres prostituées
c'est la maximisation du chiffre d'affaires.
La police ne pose pas de problèmes
Pour ces adeptes du plaisir, il n'y a pas de gène à aller avec le plus grand
nombre de partenaires. Au contraire : "Pendant les jours de vaches grasses,
je peux me retrouver au bout d'une soirée avec 30 000 Fcfa. Cinq, dix ou quinze,
peu importe", affirme Lydie. Cependant, tout n'est pas toujours rose.
Au-delà des fatigues dues au fait de se tenir debout durant des heures et d'être
confrontées aux intempéries, il y a également ces dépenses liées à la location
de la chambre et aux soins des Ist.
Il faut également guetter les descentes intempestives de la police et de la
gendarmerie. "Au début, on avait peur, parce que les policiers et gendarmes
nous bastonnaient. A présent, on leur donne un peu d'argent ou bien nous nous
arrangeons avec eux pour une soirée tranquille", affirme Elodie. Au poste de
police situé à proximité du Chu, les forces de l'ordre soutiennent cependant que
leur présence en ces lieux a considérablement aidé à éradiquer le phénomène.
Source : Le Jour
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