Près de dix heures après l’accident, quelques personnes s’activent encore à récupérer de l’épave ce qui peut l’être. Ici et là, traînent des sacs de voyage, un panier renfermant de la volaille, des débris de vitre des voitures et quelques morceaux de métal, des taches de sang coagulé sur le bitume, … Du même côté de la route, dans le sens Yaoundé – Bafoussam reposent les épaves du car Toyota coaster immatriculé NW1752 D de l’agence de voyage Amour Mezam et du camion Mercedes Lt 943 AC.
Environ cent mètres séparent les amas de fer. Un riverain raconte : “ Le car Coaster en provenance de Bamenda roulait sans phares. Deux véhicules le précédaient de quelques mètres. Il a tenté de doubler d’abord la camionnette de marque Dyna au moment où surgit le camion du tournant. La camionnette réussit à esquiver le camion tombant ainsi dans la rigole ”. Le choc se produit, faisant des morts sur le champ. D’autres témoignages indiquent que le car Amour Mezam roulait sans phares depuis Ebebda en dépit des conseils des passagers d’interrompre le voyage et d’attendre le lever du jour.
“ Dix-neuf morts ”
L’accident survient au moment où les Journées médicales francocamerounaises Ad Lucem se tiennent. On n’aurait donc pas eu le temps d’enregistrer les morts et les blessés. Les personnels de l’hôpital d’Efok étant très pris par l’organisation de leur rencontre. Ce qui rend impossible l’obtention des statistiques justes. Le Dr Mben II Jean Marc, médecin-chef, dit avoir laissé la liste il ne “ sait où ”. Il faut donc se contenter des témoignages du personnel d’appui posté à l’entrée principale de l’hôpital. Et surtout de quelques blessés en observation dans l’établissement hospitalier. Ainsi, apprendra-t-on, “ trois corps sont d’abord arrivés. Une camionnette de Amour Mezam est venue avec cinq autres récupérer ceux qui étaient déjà ici à notre morgue ou du moins ceux qui se trouvaient où nous gardons les corps en attendant. 14 blessés ont été internés ici et 4 évacués à Yaoundé ”, témoigne un personnel en service.
Dans une des salles d’hospitalisation, Félicien Adjessa Mvondo n’en revient pas. Il a vu mourir le chauffeur du camion dont il est l’aide depuis six mois. Selon lui, on compte 19 morts. Dans la même salle, deux dames et deux autres jeunes gens se tordent de douleur dans les lits voisins. Emmanuel, l’aiguille de son perfuseur hors de la veine et sans liquide, vient de Kumbo. Il ne sait comment il a eu la vie sauve : “ [i C’est le Seigneur qui connaît. Un traditonal doctor [sic] m’a dit hier [mardi, 31 mars, ndlr] que je va voir [sic] un accident. J’ai cru que it was a joke [que c’était une plaisanterie, ndlr]] ”. Une toux vient interrompre la conversation. Il demande le coup de main du visiteur pour reprendre la position assise. Les images du drame et la douleur pesant sur son corps et sur son esprit.
Source: Le Messager
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