Un changement tragique s'est produit au quartier Mokolo chez Benoît Onomo, le
cousin de Catherine Ngah, deux jours après les festivités du nouvel an. Des
pleurs, des cris y drainaient le voisinage. Sur un matelas, une dame, la
quarantaine, vêtue d'un kaba ngondo, un foulard entourant la figure, n'a plus
l'air de s'intéresser à la vie autour d'elle. Emerentine Ngono, 42 ans,
revendeuse de vivres au marché Mokolo, cousine de la défunte, relate les faits.
"Lorsque le fils de ma cousine m'a annoncé : tonton Ngono a tapé sur maman
jusqu'à l'évanouissement. J'ai couru là-bas au Camp Yeyap. Je l'ai trouvée en
épave. Elle m'a dit : Ngono m'a tapée au bas ventre, je ne sais avec quoi. Tire
mes pieds, tire mes doigts, masse-moi." Et de poursuivre : "Ma cousine a une
grossesse d'environ trois mois ".
Rapportant les propos d'une voisine, Emerentine révèle que tout serait parti
d'une querelle. En fait, Anatole Ngono Ekani aurait demandé à sa copine, avec
qui il vit depuis six ans environ au Camp Yeyap, de lui donner l'acte de
naissance de leur enfant, (le seul garçon de trois ans qu'ils ont eu). La
défunte aurait alors refusé et la querelle se serait installée. " Quand le gars
a alors vu que ma sœur lui lançait les mots choquants, il a commencé à la taper.
Il a voulu fermer la porte. La femme du bailleur s'est interposée pour lui dire
de ne pas fermer la porte. C'est alors qu'il l'a tirée dehors pour l'assommer."
" Quand je suis arrivée, le corps de ma sœur était déjà glacée, poursuit
Emerentine. J'ai dit à l'enfant : va à la maison appeler mon frère aîné et au
marché, tous ceux qui me connaissent". C'est donc avec l'aide de ce frère, que
Catherine Ngah sera conduite à l'hôpital Central avant d'être acheminée à la
maternité. " Dès qu'on veut lui prendre la tension, le médecin me regarde, il
ouvre les yeux de ma sœur, il me regarde, il sort…Elle n'arrivait pas à bien
répondre aux questions du médecin, car elle avait de la peine à articuler les
mots. " Néanmoins, "Il m'a tapée quelque chose au bas ventre ", seraient les
derniers mots que Catherine Ngah aurait prononcés au médecin.
Anatole Ngono Ekani, vendeur de canne à sucre, serait un copain brutal et
violent. Il y a environ un an, il aurait violemment battu sa copine. La défunte
aurait alors porté plainte au commissariat du 2ème arrondissement de Mokolo. Sa
sœur cadette, J.M, élève en classe de 4ème, habitant avec leurs parents à Oyom
Abang, précise : " Nous ne sommes pas surpris par cet acte de mon frère aîné. Il
nous grondait le plus souvent, menaçait notre mère ". Vers 17h, dimanche,
Anatole Ngono a été arrêté par les éléments de la force de l'ordre et transféré
à la Division de la police judiciaire du Centre.
Hier au service des recherches et des enquêtes criminelles, le commissaire de
police Ondo a pu confirmer à Mutations l'information selon laquelle Anatole
Ngono Ekani est arrivé à leur service le 3 janvier 2009. Au secrétariat de la
Pj, Anatole Ngono Ekani est enregistré au bordereau mais un enquêteur n'est pas
encore commis à son sujet.
Source :
Mutations
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