Le Cameroun affrontait ce week-end la République Démocratique du Congo pour le compte de la seconde journée de la phase de qualifications pour la CAN Orange 2012. Alors qu'on pensait les lions indomptables remis du mal qui les a gangrénés durant toute l'année de la CAN à la coupe du monde, on a vu une inquiétante rechute à Garoua face à une équipe de la République du Congo largement prenable.
Peu aidés par une pelouse à l'état déplorable, on a vu une équipe qui a tâtonné et cherché ses marques pendant 90 minutes, incapable de réellement apporter le danger devant les buts congolais. La faute à deux changements par rapport à la nouvelle équipe type : les absences de Choupo-Moting et de Jean II Makoun, remplacés respectivement par Vincent Aboubakar et Eyong Enoh.
Le premier, qui a montré des étincelles en tant que joker, n'a pas eu le même impact en tant que titulaire. Avec peu de temps de jeu à Valenciennes, Aboubakar a eu du mal à gérer ses efforts et a manqué d'endurance, et surtout a eu du mal à combiner avec Eto'o. Les deux attaquants, très mobiles, ont souvent été partout sauf devant les buts ou près l'un de l'autre. Associé à un manque de réalisme criant, on a la clé du manque d'allant offensif des Camerounais.
Concernant Eto'o, on a revu l'espace de 90 minutes cet Eto'o qui déplaît : repliant beaucoup, dézonant sur le côté gauche, Eto'o a touché peu de ballons et hésité sur ceux qu'il a disputés ; le capitaine des lions a fait un non match, déséquilibrant parfois l'équipe en venant chercher les ballons très bas et abandonnant les postes avancés.
Au milieu de terrain, Eyong Enoh a eu du mal à se trouver, rappelant les nombreux problèmes que les lions ont eu dans ce secteur depuis de nombreux mois, en alignant 2, voire trois joueurs au même profil. Si la paire Chedjou – Makoun a bien marché depuis deux matchs, Eyong pour sa part n'a pas su se fondre dans le moule et s'adapter au Lillois. Habitué à jouer devant la défense à l'Ajax, le vice-champion du championnat des Pays-Bas a dû laisser ce poste à Chedjou et s'occuper du secteur offensif : un choix discutable, et Enoh a plus erré sur le terrain que réellement apporté un plus. Au final, le Cameroun a donc dépendu uniquement de Chedjou, et a accéléré quand il l'a fait, et été au point mort quand il s'est consacré à la récupération du ballon. Si le Lillois a fait un bon match, fidèle à lui-même, il semble clair qu'il ne peut à lui seul prendre en main le jeu d'une équipe.
Derrière, on s'est retrouvé plusieurs mois en arrière ; la défense camerounaise n'a jamais semblé en mesure de contenir les pourtant rares attaques congolaises, particulièrement sur les côtés. Assou-Ekotto et Binya sont souvent monté et ont déserté leurs postes, laissant passer beaucoup de ballons et obligeant Bassong et Nkoulou à combler les trous. A la relance, ça a été souvent très long – sans doute à cause du peu de déplacements devant –, et la défense congolaise a rarement été prise en défaut, ayant tout le temps de se replacer. Les longs ballons sont revenus à la mode, avec comme souvent un manque de précision dans cet exercice.
Le but concédé par la défense camerounaise a d'ailleurs rappelé celui encaissé face au Japon : attirée par le ballon, la défense a lâché le côté et complètement oublié un joueur démarqué, qui a facilement trompé Ndy Assembé.
Sur les côtés, Bedimo et Ndjeng ont beaucoup essayé, avec plus de réussite pour Bedimo qui a causé beaucoup de corners et proposé des centres qui auraient pu s'avérer décisifs ; les deux ailiers camerounais ont été gênés par par la pelouse ainsi que par le manque de points de fixation dans la surface, Eto'o et Aboubakar étant souvent aux abonnés absents dans le carré de réparation.
En somme, face à un adversaire largement prenable, le Cameroun s'est en bien tiré avec une égalisation aux allures d'offrance de la part des Congolais ; une performance inquiétante quand on sait que seulement deux joueurs du onze type étaient absents. Cela repose la question du milieu de terrain, où il y a florilège de joueurs à vocation défensive.
Eyong Enoh, Stéphane Mbia, Aurélieu Chedjou, Alexandre Song sont en effet plus à l'aise devant la défense : on pourrait penser aux options Landry Nguémo ou Modeste Mbami qui ont des profils différents.
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