Un commissariat cambriolé
Dans la nuit du 18 au 19 janvier, le commissariat central de Ngaoundéré a été le
théâtre d'un cambriolage spectaculaire. Spectaculaire en raison de la minutie
avec laquelle l'opération a été montée. Selon les révélations faites par
certains policiers sous le sceau de l'anonymat, la thèse d'un seul brigand
serait plus difficile à envisager si on en croit les faits et les circonstances
de ce cambriolage visiblement ciblé. Selon le commissaire central de la ville de
Ngaoundéré Tembé Joseph, " le ou les auteurs auraient forcé la porte donnant
accès au bureau de mon adjoint. Une fois dans le bureau, le malfrat aurait
entrepris la fouille systématique des lieux. A l'issue de cette fouille
infructueuse, il(s) a ou ont entrepris d'accéder au bureau du commissaire
principal par le plafond. "
Des propos corroborés par les impacts visibles dans les bureaux de ces
responsables. C'est certainement ainsi que pense le commissaire central de
Ngaoundéré que " le(s) malfrat(s) arrache(nt) une partie du plafond du bureau de
l'adjoint au commissaire, se glisse(nt) dans le plafond, longe(nt) le couloir
séparant les bureaux du commissaire principal et de son adjoint. Une fois à
destination, il(s) détruit(sent) à nouveau une partie du plafond du bureau du
commissaire principal afin d'y pénétrer. Ce qu'il réussit fort bien. "
Dans le bureau, une autre fouille systématique est opérée. Le bureau du
commissaire principal est mis sens dessus, sens dessous. De cette fouille croit
savoir le commissaire pour le moment " 04 armes à feux (pistolets automatiques),
plus de 250 munitions dont certaines sont avariés ainsi qu'une somme de 400 000
francs sont emportés. " Il indique par ailleurs que dans la précipitation, le(s)
voleur(s) ne se rendent pas compte que les munitions ne correspondent pas aux
armes qu'il est (sont) entrain d'emporter et que certaines de ces munitions sont
avariées. Les chargeurs qui se trouvaient pourtant dans le coffre qui venait
d'être forcé ne sont pas emportés.
Bien plus, la porte donnant accès au secrétariat du commissaire central où se
trouve selon une source digne de foi " des millions " provenant de la vente des
timbres, est brutalisée. Le commissaire central indique avoir recommandé au
personnel de son secrétariat " plus de vigilance compte tenu de ce que le dit
secrétariat avait déjà été cambriolé avant ma prise de fonction. " Apres avoir
fouillé de fond en comble le secrétariat, la somme de huit mille francs a été
subtilisée.
C'est alors semble t-il que le(s) brigand(s) envisagent de sortir par la porte
du bureau du commissaire central. Lequel donne un accès direct au couloir. Après
des coups infructueux, c'est par le chemin initial qu'il(s) s'échappe(nt).
C'est-à-dire décrit le commissaire Tembé Joseph " grimper dans le plafond du
commissaire central, longer le couloir sortir par le plafond du bureau de
l'adjoint au central, puis repartir tranquillement par la porte arrière. "
Ce cambriolage qui a échappé au contrôle des policiers de faction à la main
courante, suscite des interrogations. Pourquoi et comment les policiers de garde
ou en service ce jour là n'ont rien vu passer ? Comment le policier qui tapait
sur la machine à deux bureaux voisins n'a-t-il rien pu attendre ? Pourquoi le
policier qui a constaté que la porte arrière était ouverte n'a pas donné
immédiatement l'alerte à ce moment là ?
Si pour le commissaire central " le corbeau est dans la maison puisqu' il savait
un certain nombre de choses importantes " ; il reste que c'est l'enquête que
devrait diligentée des cadres de la sûreté nationale qui apportera les réponses.
Source : Mutations
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