Une tragédie est survenue dans la nuit du 11 au 12 Février 2013 dans le quartier Makepe de la ville de Douala : un incendie accidentel avec comme bilan la mort de quatre enfants âgés de 2 à 10 ans. A l’origine, à en croire certaines supputations, une bougie allumée pour éclairer le domicile de la famille Nya Tchami qui subissait un énième « délestage » - coupures de courant intempestives opérées par AES Sonel.
« Rien ne serait arrivé s’il y avait l’électricité au quartier. Les parents étaient absents au moment des faits. La mère assistait sa belle-mère hospitalisée à Laquintinie de Douala et le père était sorti en laissant la bougie allumée », ont déclaré des témoins au quotidien Le Messager, incriminant clairement la perte de courant.
Pour d’autres, il s’est simplement agi d’un court-circuit causé par une surtension lors du retour du courant. Paul Béa et Jeanneau Tamadjo, respectivement les préfet du Wouri et sous-préfet de Douala V sont descendus sur les lieux et essayé d’endiguer la grogne des foules dont l’indignation était au sommet.
Une indignation qui a conduit à une descente avec demande d’explications à l’agence d’Aes Sonel et Ndokotti, signe d’une exaspération des plus totales face aux trop nombreuses coupures de courant devenues courantes dans la vie de tous les jours.
« Remettez-nous nos quatre enfants calcinés. Trop c’est trop. Non à Aes-Sonel. Il est strictement interdit à un agent d’Aes-Sonel de distribuer les quittances dans le quartier Cité-Sic. Nous avons marre d’Aes-Sonel. Nous sommes fatigués des coupures d’électricité intempestives. C’est à cause d’Aes-Sonel. Hier (lundi), se rappelle-t-il, on a coupé l’électricité à 16h30. Aux environs de 22h, le père des quatre enfants est sorti prendre de l’air. En prenant soin de fermer la porte parce que les enfants étaient seuls dans la maison. Une heure après, le courant vient et disparait. Ce qui a occasionné l’explosion d’un transformateur. C’est à cet instant qu’on voit un feu gigantesque sortir du toit de notre voisin.» Après une bouffée d’air, il poursuit : «on aurait dit l’enfer. Les flammes étaient indescriptibles. Nous avons tout tenté. Leur père, William s’est brûlé les deux mains parce qu’il forçait la porte. Le pire c’est qu’on entendait ces enfants pleurer, crier à l’aide. Ça fait énormément mal. A cause d’Aes-Sonel on pleure maintenant Kévine, France, Laurel et Nya avec qui on venait de causer », peut-on lire sur les pancartes ou entendre les manifestants tempêter.
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