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Cameroun - Lions indomptables : l'exemple de la France
(24/06/2010)
Le parcours du Cameroun en Afrique du Sud ressemble étrangement à celui de la France, et tire la sonnette d'alarme sur de nombreux changements à opérer.
Par Redaction Bonaberi.com (Nkwayep Mbouguen)
Les lions indomptables du Cameroun jouent ce soir leur dernier match de cette coupe du monde 2010 face aux Pays-Bas, match pendant lequel il est surtout question de sauver l'honneur, l'adversaire des lions étant déjà qualifié.

A y bien regarder, l'aventure des lions indomptables ressemble à s'y méprendre à celle de l'équipe de France de football. Une série de matchs peu convaincants, un manque manifeste de fond de jeu, et surtout un entraîneur qui, en plus de satisfaire très peu de monde, semble avoir perdu sa crédibilité auprès des supporters comme auprès des joueurs.

Depuis le début de la compétition, de nombreuses rumeurs sur les conflits entre joueurs, entraîneur et encadrement auront émaillé le parcours des lions : Roger Milla, Samuel Eto'o, Achille Emana Alexandre Song, auront été sur le devant de la scène pas forcément pour des raisons sportives.

Et au final, pour la première fois de toute son histoire en coupe du monde, le Cameroun aura perdu son match d'ouverture – le bilan était jusqu'ici d'une victoire et de quatre matchs nuls – et aura reçu le bonnet d'âne, en étant éliminé au bout de deux matchs et surtout, en étant le premier pays éliminé de la coupe du monde.

Toujours comme en France, entre anciens mis sur le côté et joueurs un peu trop polyvalents baladés sur le terrain au gré des envies, Le Guen aura construit une équipe en manque de certitudes où chacun aura certainement à un moment ou à un autre demandé à jouer là où il se sentait le mieux.


Pourtant, dans les médias, quelque sortie explosive d'Alexandre Song mise à part, tout allait parfaitement bien. Stéphane Mbia avait pris de la maturité, Aurélien Chedjou était super motivé, Samuel Eto'o se demandait si le monde était prêt à voir un pays africain gagner sa première coupe du monde, Le Guen avait enfin vu l'étincelle qui manquait au lendemain de la CAN...

Une étrange cérémonie de conférences de presses toutes plus rassurantes les unes que les autres, certainement guidées par l'envie de trop rassurer, de trop répondre à des médias inquiets, accusateurs voire scabreux pour d'autres, qui aura encore une fois comme en France poussé à se déconcentrer du terrain. L'exemple de Samuel Eto'o et d'Achille Emana tous sourires en conférence de presse, prenant des photos bras sens dessus dessous pour répondre à une rumeur d'animosité entre eux est criant.

Au lendemain de la défaite contre le Danemark, le balai des déclarations a continué, chacun y allant de sa déception et surtout de son envie de lion de gagner le dernier match pour un peuple camerounais qui ne s'y intéresse pourtant que très modérément est encore une fois, très similaire à ce qui s'est passé après le Danemark. Attention donc à la douche froide face aux Pays-Bas, qui disposent d'autrement plus d'arguments que l'Afrique du Sud, et attention à ne pas établir un nouveau record pour les lions, celui de rentrer à la maison avec zéro point. Le record est pour l'instant attribué à l'expédition de 1994 qui n'avait ramené qu'un point des Etats-Unis.

Une expérience d'ailleurs dont on peut tirer des leçon, puisque cette expédition là avait eu son lot de polémiques, allant à la limite de la grève pour des problèmes de primes.

Ces ressemblances trop frappantes avec le cas français qui a certainement l'un des pires bilans de l'histoire pour un pays champion du monde sont frappantes et montrent jusqu'où peuvent aller une équipe qui manque d'esprit collectif et qui est balloté entre une mauvaise préparation par des institutions guidées par des intérêts pas toujours 100% sportifs, un sélectionneur coupé du monde et un excès de confiance.

Cela montre en tout cas qu'indépendamment du résultat de ce soir face aux Pays-Bas, l'heure sera surtout à la reconstruction et à l'aménagement d'un collectif lions indomptables qui devra d'abord avoir une vision à long terme en terme d'objectifs. En effet bien souvent il a été question de se qualifier ou gagner la compétition à venir, et un sélectionneur a été recruté et a claqué la porte une fois la mission accomplie.

Il faudrait cette fois-ci se pourvoir d'un sélectionneur dont le bagage pourrait servir de contrepoids en cas de mauvaise série passagère, qui aurait une certaine crédibilité auprès des joueurs et entraîneurs. Pour cela, il faut avoir fait ses preuves soit en tant que sélectionneur / entraîneur, soit en tant que joueur. Paul Le Guen, joueur plutôt discret au Psg, entraîneur remercié de ses deux derniers expériences et jamais sélectionneur ne représentait pas le candidat idéal.

Ensuite, il faudrait repenser le fonctionnement des institutions du football pour d'une part donner une complète autorité au sélectionneur et d'autre part mettre en place un climat de compétition avant chaque tournoi. Si la préparation n'a pas été du niveau de 2002, il y aura eu pas mal d'imprécisions : Samuel Eto'o en vacances au début de la préparation, des joueurs étrangers appelés au dernier moment donc pas autorisés par la Fifa – Matip avait raté la CAN, Gaëtan Bong et Choupo Moting n'ont pu jouer que les deux derniers matchs de préparation -, un voyage improvisé à Yaoundé à quelques jours du coup d'envoi...

Enfin, du côté de la communication, tout paraît à revoir. Il faudrait trouver le juste milieu entre des joueurs qu'on a trop souvent vus aux micros et un sélectionneur qui distille ses informations à sa façon et au compte goutte. Mais surtout, et c'est le point crucial, les médias qui ont une lourde charge qui se situe entre informer le public et aussi de servir de « parti d'opposition » doit revoir ses méthodes.

Paul Le Guen, au delà de ses choix certes discutables, aura été fragilisé dès le match face au Gabon lors de la CAN 2010 pour ne plus jamais retrouver de sérénité. Un autre entraîneur ne serait peut-être pas allé au bout et aurait claqué la porte en cours de route.
D'autre part, le côté un peu trop voyeur de la presse qui a pris le dessus n'a pas contribué à renforcer mais plutôt à affaiblir l'équipe nationale, les journaux s'étant empressés dès un clin d'oeil échangé entre deux joueurs qu'ils complotaient pour prendre le contrôle de l'équipe nationale, et dès un geste d'humeur qu'ils se vouaient une haine féroce et que Le Guen avait mis l'un au banc à la demande de l'autre.

La colère d'Alexandre Song ne représente que trop cette frustration de joueurs qui ne sont pas à leur meilleur niveau et qui se voient peints d'une façon pas forcément élogieuse. Si Stéphane Mbia relativise en attribuant tout cela aux manques de résultats, il faut justement avoir le recul pour savoir quand polémiquer et quand analyser ce qui ne va pas.

Demander à Achille Emana à quelques jours d'un match crucial s'il a un problème avec Samuel Eto'o peut au pire voir l'un se lâcher et tâcler durement son coéquipier, et au mieux donner à une réponse bateau. Dans les deux cas, les joueurs en seront forcément déconcentrés.

Les chantiers pour bâtir une nouvelle équipe nationale qui se cherche depuis 2002, date du dernier titre des lions sont nombreux. L'avenir dira très vite la direction prise.


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