3 militaires equato-guinéens arrêtés à Kribi au Cameroun
                                                 												 
                                                
        Mardi dernier, selon des sources militaires camerounaises, trois pêcheurs 
        camerounais qui se livraient à leur activité dans les eaux territoriales 
        camerounaises sont arrêtés par des militaires équato-guinéens au large des côtes 
        de Campo. Les trois pêcheurs sont détenus à la base de Rio Campo en Guinée 
        Equatoriale avant d'être acheminés à Bata par hélicoptère où ils sont toujours 
        détenus. Suite à ce nouvel incident et cette nième incursion en territoire 
        camerounais qui intervient après l'assassinat dans la même zone le 12 décembre 
        2008 par un militaire équato-guinéen de Guillaume Mpenda, un pêcheur 
        camerounais, le capitaine de frégate Paul Moussa, commandant du 11e bataillon de 
        fusiliers marins à Campo, ordonne à ses éléments d'intervenir. 
         
        Les marins camerounais vont interpeller dans la soirée du 6 janvier une 
        embarcation des forces équato-guinéennes qui se trouve encore dans les eaux 
        camerounaises. A bord, trois éléments dont le sergent Marquez, chef de 
        l'expédition, et qui est présenté comme le meurtrier de Guillaume Mpenda qui a 
        été inhumé dans son village de Bongahele à Grand-Batanga, le 27 décembre après 
        que les autorités équato-guinéennes qui conservaient la dépouille à Bata ont 
        consenti à la remettre aux autorités camerounaises. Au moment des faits du mois 
        dernier, le nommé Marquez était encore caporal-chef. Ses galons de sergent lui 
        ont été remis vendredi dernier, selon des sources concordantes, par le président 
        de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo en personne, qui a rendu une 
        visite le 2 janvier 2009 à Rio Campo à ses troupes qui y sont stationnées et où 
        une base navale est en construction par ce pays voisin. 
  
                                                                                                 
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        Quelques temps après leur interpellation, les trois militaires équato-guinéens 
        sont acheminés sous bonne escorte et en toute discrétion à la base navale de 
        Kribi et leur embarcation arraisonnée à Campo. Même les populations de 
        Bongahele, village située à Grand-Batanga sur l'axe reliant Kribi à Campo et qui 
        ont érigé des barrières de contrôle depuis les évènements du 12 décembre 2008, 
        fouillant minutieusement les véhicules à la recherche des commerçants 
        équato-guinéens, ne se rendront compte de rien. Mais hier matin, l'information 
        sur l'interpellation de Marquez et ses deux frères d'armes va se répandre comme 
        trainée de poudre entraînant un mouvement de foule à Kribi et Grand-Batanga où 
        les populations réclament qu'on leur remette les détenus pour qu'elles en 
        finissent. Surtout que la ville commençaient à bruisser de rumeurs selon 
        lesquelles des autorités à Yaoundé auraient instruit au commandant e la base 
        navale de Kribi, le capitaine de frégate Divine Kome, et au préfet de l'Océan, 
        Jean-François Villon, la libération immédiate des détenus et leur reconduction à 
        la frontière. 
         
        Hier matin le préfet de l'Océan a réuni autour de lui à Kribi tous les 
        responsables des forces de sécurité pour un premier point. Les trois prisonniers 
        ont été entendus sur procès-verbal et restaient jusqu'à hier soir détenu à la 
        base navale de Kribi. Il est envisagé leur transfert à Yaoundé selon des sources 
        militaires. Une information dont nous n'avons pu obtenir confirmation auprès du 
        ministre de la Défense, Rémy Zé Meka, que nous avons joint hier autour de 19h 
        sur son téléphone portable. Sa collaboratrice que nous avons eu au bout du fil, 
        tout en nous signifiant l'indisponibilité du ministre à répondre à notre 
        préoccupation, nous a orienté vers le colonel Gédeon Youssa, chef de la division 
        de la sécurité militaire. Nos tentatives de rentrer en contact avec ce dernier 
        tant sur son téléphone portable que sur la ligne directe de son bureau sont 
        demeurées vaines. 
         
        Même du côté des autorités équato-guinéennes aucune communication officielle 
        n'est faite jusqu'ici sur cette affaire. Depuis l'assassinat le 12 Décembre 2008 
        de Guillaume Mpenda la tension était perceptible chez les pêcheurs camerounais. 
        Ces derniers ont même suspendu leurs activités le long de la frontière maritime 
  
                                                												
                                                Source : 
        Mutations 
  
                                                												
                                                
  
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