Duels de tous les instants lors du match
Les lions indomptables du Cameroun affrontaient l'équipe championne du monde en titre dans un match amical qui ne l'a été que de nom. Les deux équipes se sont livré une bataille sans merci, étant toutes les deux à la recherche de confiance et de certitudes. Le nombre de cartons jaunes anormalement élevé (4) pour un match amical témoigne de la rigueur qui a régné dans les duels.
Les deux équipes ont finalement fait match nul, aucune des deux n'étant capable d'apporter réellement le danger sur la cage adverse. Si le Cameroun a montré de belles choses qui augurent d'un avenir meilleur, on a revu faiblesses qu'on aurait souhaité oublier après la CAN.
Si les lions indomptables n'ont pas pris de but ni commis de bourde défensive, la défense a souffert notamment en première période d'un marquage trop lâche et de quelques erreurs défensives comme sur le but italien refusé sur un hors-jeu qui s'est joué à rien du tout. Au milieu de terrain, ça a été brouillon, les lignes étant trop distendues entre le trio Eyong - Song - Mandjeck et les attaquants, la "faute" étant à un Emana en petite forme.
Eto'o a subi beaucoup de fautes lors de la rencontre
En seconde période par contre, on a vu un bien meilleur visage de lions qui ont su laisser passer l'orage et prendre le meilleur sur une équipe d'Italie qui a commencé à reculer. Dès que les automatismes ont été au rendez-vous, le ballon n'a plus quitté les jambes camerounaises et il s'en est souvent fallu de peu pour que la différence ne soit faite : n'eût été un mauvais contrôle de Webo ou un penalty injustement refusé à Eto'o sur un tacle par derrière de Gattuso, les Camerounais auraient pu prétendre gagner ce match.
Gênés en première mi-temps par le pressing et le jeu très peu fair play - les Italiens ont commis de nombreuses fautes et reçu trois des quatres cartons jaunes - à l'image d'un Eto'o qui aura souvent goûté à la pelouse suite à des tacles très durs, les lions indomptables ont abusé de longs ballons et eu beaucoup d'approximations dans la construction qui les ont empêchés de se rapprocher de la cage italienne.
On aura apprécié le retour d'Assou-Ekotto, qui a rassuré et montré de belles choses défensivement comme offensivement, et répondu présent dans les duels, ne se laissant pas faire face au jeu dur italien. En défense, l'axe central réuni Nkoulou - Bassong a été timide au début, mais s'est montré globalement intraitable dans les duels, même si on a parfois un peu trop "tricoté" dans les relances face il est vrai à des attaquants de calibre moyen.
Nkoulou a fait une grosse seconde période
En seconde période, Nkoulou a été excellent avec de très bonnes sorties sur lesquelles il a récupéré de bons ballons et joué un grand rôle dans la domination territoriale camerounaise. Sur le côté, Stéphane Mbia a fait un très bon match qui pourrait même faire penser Le Guen à le maintenir à ce poste.
Au milieu de terrain, Enoh et Mandjeck ont encore une fois prouvé leurs bonnes dispositions et assuré l'essentiel. Il manque cependant le zeste de rigueur pour éliminer un trop grand nombre de déchets dans le jeu pour passer au niveau supérieur.
Alexandre Song aura été moins brillant qu'à l'accoutumée, ne trouvant pas ses marques dans une équipe remaniée. Mais le joueur d'Arsenal a su poser le pied sur le ballon quand cela aura été nécessaire, même si on aurait aimé le voir apporter de temps en temps le surnombre devant, Eyong et Mandjeck étant encore trop légers pour assumer toute la construction du jeu.
Kouemaha a été perdu devant
Devant, réside la grande interrogation. Emana, Eto'o et Kouemaha n'ont pas semblé se connaître. Individuellement, chacun des joueurs a essayé de son côté, mais de façon isolée et parfois trop désordonnée. On a senti du côté d'Eto'o de l'envie de bien faire et de prendre ses responsabilités, un peu trop parfois : l'attaquant intériste s'est un peu trop démultiplié et a dépensé beaucoup d'énergie à descendre parfois très bas et n'a pas réellement pesé sur le front de l'attaque.
Il a néanmoins eu de bons éclairs, notamment en seconde période où il a souvent fait la différence face à deux, voire trois joueurs. Kouemaha lui a beaucoup combattu, mais a eu beaucoup d'imprécisions et a semblé isolé tout seul devant. Emana lui a connu le manque d'inspiration qui touche tout maitre à jouer.
On aura réellement apprécié les premières de Matip et d'Abouna : le milieu de terrain a été bon à la fois à la récupération qu'à la relance, et su imposer son physique dans l'entrejeu. Le seul bémol est le registre du joueur qui est trop similaire à celui de l'intouchable Alexandre Song.
Il revient à Le Guen de réussir à intégrer les deux joueurs, car il serait réellement dommage de se priver de l'un des deux sur un match. Abouna a de son côté crânement pris sa chance dans le couloir, n'hésitant pas à percuter et à monter très haut. Défensivement comme offensivement, on a apprécié la performance face il est vrai à une Italie qui accusait le coup physiquement.
La rencontre en images
Webo a raté le but de la victoire de peu
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