Inoni Ephraïm
Les candidats inscrits au concours pour le recrutement des officiers principaux
des douanes (commandant vulgairement) n’ont pas pu composer le 1er novembre
comme prévu. Le concours a été annulé la veille, par décision du Premier
ministre. Alors que certains d’entre eux se trouvaient déjà à Yaoundé, prêts à
aller cogiter au lycée Leclerc, centre unique d’examen. Que s’est-il passé pour
que le Premier ministre puisse intervenir de la sorte, dans un dossier géré
normalement par le Minfopra (Ministère de la Fonctioon Publique, et de la Réforme Adminsitrative) ? Pourquoi c’est uniquement le concours des
officiers principaux des douanes qui a été annulé, alors que celui des officiers
simples, adjudants et brigadiers a bel et bien eu lieu ?
Le 20 octobre, le Minfopra signe un communiqué de presse précisant les règles du
concours professionnel pour le recrutement dans le “ corps des fonctionnaires
d’active des douanes ”. Le document, en dehors de la répartition des places,
détaille les conditions requises pour chaque poste. Pour ce qui est des
officiers principaux par exemple, ledit communiqué mentionne deux principales.
“Etre officier des douanes de 1ère classe (capitaine des douanes) et être âgé de
cinquante ans au plus, au 1er janvier 2008 ”. Bien plus, sept autres éléments
nécessaires pour l’examen du dossier sont cités dans la 2e page du document
signé bel et bien d’Emmanuel Bondé, le Minfopra.
L’affichage de ce communiqué de presse soulève un tollé général à la Dgd, du
côté des commandants en poste. Ces derniers, après examen, saisissent le Premier
ministre par un courrier en date du 22 octobre. Ce courrier dont l’objet est
“violation des textes réglementaires régissant le recrutement au grade
d’officier principal des douanes ” relève trois irrégularités.
Limite d’âge
La violation de la limite d’âge, la composition du dossier et le délai
de dépôt des candidatures et la liste des épreuves. S’agissant de la condition
d’âge, se référant aux dispositions du décret n°83/142 du 18 mars 1983, les
plaignants constatent que la limite d’âge qui, d’après l’article 11 dudit
décret, est fixée à quarante cinq ans au plus n’a pas été respectée. Idem pour
la composition du dossier qui, d’après nos sources, ne fait pas mention de deux
conditions essentielles, à savoir l’extrait de bulletin n°3 du casier judiciaire
datant de moins de trois mois et le certificat médical datant de moins de trois
mois. Les autres griefs soulevés portent sur le délai du concours.
Selon le communiqué du Minfopa, les dossiers de candidature devraient être reçus
au Minfopra jusqu’au 22 octobre, les épreuves devant se dérouler le 25 au centre
unique de Yaoundé (elles ont finalement été reportées au 1er novembre). Pour les
plaignants, ces dispositions violent un principe fondamental et deux conditions
régissant les concours administratifs. Il s’agit du principe d’égal accès à la
fonction publique, le délai de dépôt des dossiers de candidature et la liste des
épreuves et les horaires correspondants.
Autant d’arguments qui ont amené Ephraïm Inoni à annuler le concours, le 31
octobre. Au Minfopra, on est bel et bien au courant de cette situation qualifiée
“ d’embarrassante ”. Mais, rien dit de plus au sujet des raisons de
l’annulation. “Le concours a été annulé sur hautes instructions de la hiérarchie
”, indique un haut responsable sous le sceau de l’anonymat, préférant d’ailleurs
prendre pour référence la décision du Pm qui a parlé des “ délais courts ” pour
justifier cette annulation. Officiellement, le concours a été annulé à cause des
délais courts. Même si au Minfopra, plusieurs personnes reconnaissent que ce
problème de délais un prétexte. Tout comme à la Dgd où des accusations fusent de
part et d’autre. “Il y a certains officiers qui sont menacés par la limite
d’âge. Ils savent que s’ils atteignent cette limite d’âge, ils ne pourront plus
se présenter. C’est pour cette raison qu’ils ont tout fait pour qu’ils
participent cette année ”, apprend-on.
Source : La Nouvelle Expression
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